Eglises d'Asie

Caritas Macao craint une hausse des demandes d’aide alimentaire en 2022

Publié le 22/09/2022




La banque alimentaire de Caritas Macao, gérée en collaboration avec le gouvernement, s’attend à de plus en plus de demandes d’ici fin 2022, alors que la région administrative spéciale chinoise continue d’être affectée par les conséquences économiques de la pandémie. La péninsule de Macao fait face à des pénuries alimentaires et à une hausse du chômage. La région semi-autonome compte 700 000 habitants dont 30 000 catholiques.

Face aux conséquences économiques de la pandémie, des paniers alimentaires sont distribués aux bénéficiaires de la banque alimentaire de Caritas Macao.

Paul Pun, secrétaire général de Caritas Macao, estime que de plus en plus d’habitants de la région semi-autonome auront besoin d’aide alimentaire d’ici la fin de l’année, alors que la ville continue de souffrir des conséquences économiques de la pandémie. Il s’attend à une augmentation du nombre de demandes à cause des pénuries alimentaires, selon l’hebdomadaire catholique Jornal O-Clarim, de langue portugaise. Caritas, aux côtés des autorités de Macao, dirige l’unique banque alimentaire publique du territoire.

Elle offre une aide aux personnes qui ont perdu leur emploi et leurs revenus. Jusqu’en août 2022, la banque alimentaire bénéficiait à 2 959 inscrits par semaine, chacun d’entre eux recevant l’équivalent de 40 patacas (environ 5 euros) par jour. Paul Pu précise que le nombre de demandes pour 2022 est à ce jour « très proche de ce qu’on a enregistré sur toute l’année dernière, ce qui veut dire que nous aurons très probablement une hausse des demandes en fin d’année ».

En juin et juillet, les activités de la banque alimentaire ont été suspendues durant près de 90 jours à cause d’une nouvelle vague de cas de Covid-19 à Macao, sur ordre du gouvernement. Le responsable local de Caritas explique que durant cette période, les habitants ont survécu en utilisant les « cartes de consommation » (un système de crédit en ligne lancé par le gouvernement face aux conséquences économiques de la pandémie), accordées aux résidents permanents et non-permanents.

« Ce sont ces cartes de consommation qui leur ont permis de résister au cours des dernières semaines et qui ont assuré leur survie. Ce sont eux qui risquent d’avoir besoin de l’aide de la banque alimentaire d’ici la fin de l’année, en novembre ou décembre », poursuit Paul Pun. Il ajoute que le fait d’avoir recours à la banque alimentaire n’est pas forcément un signe de pauvreté. « Nous ne voyons pas ces gens comme pauvres. Ils ont simplement des revenus faibles », précise-t-il.

Hausse du chômage et des aides alimentaires depuis la pandémie

Pour avoir accès au service, qui fait partie du programme social du gouvernement, un habitant de la péninsule de Macao doit gagner moins de 7 800 patacas par mois (soit 974 euros environ) et doit détenir moins de 39 000 patacas (4 868 euros) sur son compte bancaire. L’aide de la banque alimentaire est disponible durant dix semaines consécutives, et peut être étendue durant dix semaines supplémentaire.

Un habitant de Macao peut en bénéficier jusqu’à vingt semaines par an. L’offre comprend des paniers alimentaires distribués aux inscrits toutes les semaines, entre autres aides assurées par l’Institut d’action sociale du diocèse de Macao. Le panier comprend des pâtes, du riz, de l’huile de cuisson et des biscuits. Par ailleurs, l’institut diocésain distribue du lait en poudre aux inscrits ayant des jeunes enfants à charge.

L’ancienne colonie portugaise subit une augmentation du taux de chômage depuis la pandémie de Covid-19, qui a également entraîné une hausse des demandes d’aide alimentaire. L’industrie du jeu, particulièrement florissante à Macao, a également été affectée par les longues fermetures durant la crise sanitaire.

Le taux de chômage est passé d’1,8 % en 2018 à 3 % en 2021 selon les chiffres de la Banque mondiale. En mai 2022, Caritas Macao est venu en aide à plusieurs centaines de travailleurs migrants au chômage, qui ont reçu entre 20 et 30 patacas (entre 2,5 et 3,74 euros) par jour grâce à des dons privés. La région administrative spéciale chinoise compte environ 700 000 habitants, dont près de 30 000 catholiques pour neuf paroisses.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Jornal O-Clarim / Ucanews