Eglises d'Asie

Caritas Philippines appelle à planter des bambous contre l’érosion des sols après le typhon Noru

Publié le 15/10/2022




Le 10 octobre, Mgr Jose Colin Bagaforo, évêque de Kidapawan (province de Cotabato, dans l’île de Mindanao au sud de l’archipel) et responsable de Caritas Philippines, a lancé une campagne nationale en invitant les 72 diocèses catholiques du pays à participer à une opération de plantation de bambou. L’évêque explique que ce projet permet de lutter contre l’érosion des sols et les glissements de terrain, après les derniers typhons et les inondations qui ont frappé les Philippines.

Le 10 octobre, Mgr Bagaforo, évêque de Kidapawan (province de Cotabato) et responsable de Caritas Philippines, plante du bambou dans un parc de Manille.

Caritas Philippines a lancé une campagne en invitant les habitants de l’archipel à planter plusieurs millions de pousses de bambou, afin de freiner l’érosion des sols et la diminution de la couverture forestière. L’initiative a été lancée dans l’ensemble des 72 diocèses du pays, le 10 octobre dernier, quelques jours après la fin du « Temps pour Création », le 4 octobre à l’occasion de la fête de saint François d’Assise. Près de 5 millions de plants de bambou, majoritairement fournis par le gouvernement, seront plantés au cours des cinq prochaines années.

Dans le Grand Manille, plusieurs centaines d’étudiants catholiques ont participé à l’opération dans un parc de Quezon City ; le sol du parc a été endommagé par les inondations provoquées par les derniers typhons qui ont frappé la région. « Nous avons commencé à planter du bambou à l’écoparc de La Mesa Dam à cause de l’érosion causée par le typhon Noru. D’autant plus qu’il y avait moins d’arbres et de plantes qu’avant pour retenir le sol », explique Mgr Jose Colin Bagaforo, cité par Radio Veritas Asia.

En septembre, le typhon Noru a frappé les côtes philippines et emporté un mur qui a tué cinq secouristes dans la province de Bulacan, au nord de Manille. Plusieurs centaines d’habitants ont été bloqués sur les toits, et d’autres ont dû parcourir des terres inondées avec de l’eau jusqu’à la poitrine pour se réfugier en lieu sûr.

Mgr Bagaforo, évêque de Kidapawan (province de Cotabato) et responsable de Caritas Philippines, précise que les bambous sont efficaces contre les inondations soudaines. « Les plants s’ancrent dans le sol grâce à leurs racines, ce qui permet d’éviter les glissements de terrain. En plus, les bambous servent de barrière contre l’érosion des sols, et ils ont d’autres utilités environnementales comme la protection des ressources en eau grâce la reforestation des bassins-versants », poursuit l’évêque philippin.

Soutien du ministère de l’Environnement

Le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles a fourni des plants de bambou afin de soutenir le projet de l’Église locale. « Nous sommes heureux d’offrir les plants pour cette campagne, parce que nous voulons contribuer aux efforts environnementaux de l’Église catholique », a réagi Jonas Leones, un porte-parole du ministère.

« En fait, nous voudrions remercier les écoles catholiques pour avoir participé à l’opération, parce que les communautés vivant sur des terres inondables en bénéficieront sûrement », a-t-il ajouté, en soulignant que le gouvernement a fortement investi dans le bambou, non seulement pour sa forte capacité de stockage de carbone (c’est-à-dire la quantité de CO2 captée par les plants), mais aussi à cause de son système racinaire qui permet de renforcer les sols.

Carlo Daeng, un environnementaliste philippin qui travaille avec Caritas, explique que le bambou peut aussi avoir une valeur monétaire pour les gens. « Nous investissons dans le bambou non seulement parce que c’est bon pour l’environnement mais aussi pour améliorer les revenus des gens. Le bambou pousse facilement et rapidement sur n’importe quel type de sol aux Philippines », assure-t-il. Par ailleurs, selon une étude menée en 2019 par le ministère, le bambou peut stocker 400 % de plus de carbone par unité de surface par rapport aux arbres.

« C’est aussi un véritable projet social »

De son côté, Mgr Bagaforo précise que l’objectif du projet est double : combattre l’érosion des sols et les inondations, et aussi améliorer le gagne-pain et les habitations des gens. « On sait que le bambou est utilisé pour fabriquer des meubles et construire des logements. C’est pourquoi c’est aussi un véritable projet social qui permettra de soulager la pauvreté », espère-t-il.

Un volontaire participant à l’opération a également suggéré de fournir des aides financières et des formations afin d’inciter les gens à se lancer dans le commerce du bambou. « Je voudrais en bénéficier, mais je ne sais pas fabriquer des meubles en bambou. Je sais qu’il y a une demande pour cela. J’espère que Caritas pourra nous fournir le savoir et les compétences nécessaires pour cela, ainsi que des ressources pour pouvoir se lancer », souligne Alan De Gracia, du diocèse de Novaliches (région de Manille). En 2021, les Philippines étaient classées 68e sur 118 pays en termes de pollution environnementale, selon l’OMS.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews