Eglises d'Asie – Philippines
Caritas Philippines appelle Manille à agir face à la hausse du chômage dans l’archipel
Publié le 13/04/2023
Des demandeurs d’emploi et des syndicats philippins, ainsi que la Caritas locale, ont appelé le gouvernement du pays à agir face à la hausse du taux de chômage, alors que les chiffres officiels montrent une augmentation du nombre de personnes sans emploi dans l’archipel.
Caritas Philippines insiste auprès des autorités pour davantage d’efforts pour l’emploi dans le pays d’Asie du Sud-Est, qui ne s’est toujours pas relevé des conséquences économiques de la pandémie. « C’est un problème national. Il y a, bien sûr, une dimension spirituelle à cette cause, mais il faut des prises de décision et une forte volonté politique », estime Mgr Jose Colin Bagaforo, évêque de Kidapawan et responsable national de l’organisation catholique.
Marla Casinas, âgée de 23 ans, diplômée dans le commerce et à la recherche d’un emploi depuis des mois sans succès, évoque l’ambiance générale. « J’ai été diplômée en avril 2022. Pour l’instant, je suis restée sans emploi. Beaucoup de gens déposent leurs candidatures, et je viens d’une simple école de province… Donc peut-être que les entreprises préfèrent les diplômés des grandes écoles et universités », explique-t-elle.
« Nous ne sommes pas encore complètement sortis des conséquences de la pandémie »
Les chiffres publiés le 11 avril par le PSA (Philippines Statistics Auhority) montrent que le nombre de Philippins au chômage a augmenté en février dernier. Les personnes sans emploi étaient 2,47 millions en février, soit une hausse de 4,8 % par rapport au mois de janvier (2,37 millions). Toutefois, les chiffres de février restent plus faibles qu’en février 2022 (3,13 millions), assure la responsable nationale de l’agence nationale, Claire Dennis Mapa. « Cela montre que nous ne sommes pas encore complètement sortis des conséquences de la crise sanitaire. Les affaires subissent encore les effets du Covid-19. »
En 2020, plus de 26 % des entreprises du pays ont fermé à cause de la pandémie. Les chiffres officiels indiquent que sur 2 135 sociétés, 25,9 % ont fermé leurs portes de façon permanente, et 52 % n’ont fonctionné que partiellement. Diwa Gerona, un charpentier âgé de 40 ans et père de trois enfants, confie qu’il a dû emprunter de l’argent à des courtiers après la fermeture de son entreprise en décembre 2022.
« Il y avait très peu de clients. Très peu d’entre eux avaient de quoi investir pour la construction d’une maison ou pour la rénovation de leurs biens. Le secteur du bâtiment a besoin de temps pour se relever », souligne Diwa Gerona, qui travaille aujourd’hui à temps partiel comme chauffeur de tuk-tuk. Il ajoute qu’il a cherché d’autres emplois en vain.
Par ailleurs, récemment, un syndicat philippin (Federation of Free Workers) a appelé le président Marcos Jr à venir en aide à plus de 500 ouvriers qui devaient être licenciés par une société appartenant à l’État. Sonny Matula, président de la fédération, explique que cette restructuration s’ajouterait à la hausse du chômage et représenterait un « dangereux » précédent pour d’autres compagnies espérant économiser de l’argent sur la main-d’œuvre.
(Avec Ucanews)