Eglises d'Asie

Caritas Philippines intervient après la destruction de 1 200 habitations dans un incendie à Davao

Publié le 02/03/2023




Près de cinq jours après l’incendie qui a détruit plus de 1 200 habitations le long d’une région côtière près de Davao, dans la région de Mindanao (dans le sud de l’archipel philippin), plus de 5 000 résidents sont toujours réfugiés dans des centres d’hébergement d’urgence. Malgré les aides du gouvernement et des ONG, de nombreuses victimes manquent de nourriture et d’eau potable. Face à la situation, Caritas Philippines a lancé une collecte afin de distribuer du matériel d’urgence auprès des familles affectées.

Un incendie s’est déclaré près de Davao dans la région de Mindanao, causant plusieurs milliers de réfugiés.

Le 25 février vers 13 heures, un incendie s’est déclaré dans une banlieue côtière située le long de Piapi Boulevard, à Davao City dans la région de Mindanao, dans le sud des Philippines. Le feu a atteint près de 1 200 habitations, laissant plus de 5 000 résidents sans abri, selon un rapport du Bureau des sapeurs-pompiers. Ce dernier a attribué la cause de l’incendie à une étincelle provenant d’une prise électrique dans la maison d’une des victimes.

Depuis cinq jours, les réfugiés sont logés dans des centres d’évacuation, où ils souffrent d’un manque d’eau et de nourriture. Les victimes ont déploré un manque de soutien du gouvernement, ce qui a forcé certains d’entre eux à mendier dans la rue. « Nous avons reçu des aides du gouvernement, mais ce n’est pas suffisant pour nous débrouiller parce que nous sommes ici depuis samedi », confie une des victimes, Miguel Tuazon.

L’eau potable et les rations déshydratées restent insuffisantes alors que les victimes doivent se partager les aides matérielles du gouvernement et des ONG. La police a arrêté plusieurs victimes coupables de pillage, tandis que l’électricité est régulièrement manquante dans la région depuis l’incendie. « Les gens ont faim, et l’électricité est irrégulière. Donc les victimes sont tentées de voler ou de prendre plus de nourriture parce qu’il y en a vraiment trop peu », ajoute Miguel.

Il y a également un problème de ventilation, alors que des tentes sont dressées les unes à côté des autres sans prise électrique pour faire fonctionner un ventilateur. Plusieurs victimes sont aussi logées dans des terrains de basketball en plein air, où elles sont exposées aux intempéries. « Il a plu hier et les tentes ont été inondées. Nous n’avons pas pu les utiliser le soir », explique une autre victime, Gerry Dumdulao. « Nos enfants tombent malades à cause de la chaleur. Nous espérons les installer dans des salles de classe, au lieu des terrains de basketball », ajoute Gerry.

Appel de Mgr Bagaforo responsable nationale de Caritas Philippines

Les sapeurs-pompiers de Davao City ont envoyé des camions pour transporter les possessions des victimes trouvées sur le site de l’incendie. « Nos enfants manquent aussi de fournitures scolaires parce qu’ils ont tout laissé derrière eux », explique Miguel Tuazon. Le secrétaire du Département national des affaires sociales et du développement (DSWD), Rex Gatchalian, a également distribué du matériel dans trois villages à la demande du président philippin.

« Je suis venu à la demande du président Ferdinand Marcos Jr afin de tendre la main à ceux qui ont été affectés par l’incendie », a déclaré Rex Gatchalian aux victimes le 26 février. « Nous travaillerons aux côtés des autorités municipales pour vous aider à vous relever. Nous nous assurerons que quels que soient les besoins du gouvernement municipal, le DSWD sera toujours là à vos côtés », a-t-il ajouté.

Un parlementaire de Davao, Paolo Duterte, a également confié que les secours sont intervenus deux heures après le début de l’incendie, et que les dégâts causés sont ingérables. « Imaginez 1 200 maisons brûlées, alors que chacune héberge cinq personnes en moyenne. L’étendue de la catastrophe est ressentie par beaucoup d’habitants. Le gouvernement de la ville ne peut pas supporter cela seul », a-t-il averti, interrogé par la presse le 25 février.

Caritas philippine a également participé aux opérations en distribuant du matériel d’urgence aux victimes. « Actuellement, nous collectons des aides matérielles comme de la nourriture [des conserves, du riz, des nouilles instantanées, etc.], des vêtements et des produits d’hygiène. Vous pouvez déposer ce que vous voulez dans les différents bureaux de Caritas à travers le pays. Vous pouvez aussi envoyer des aides financières », a expliqué Mgr Colin Bagaforo, évêque de Kidapawan, responsable nationale de Caritas.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Kint Sodinia / Ucanews