Eglises d'Asie

Caritas Philippines lance un appel aux dons après des inondations dans le sud de l’archipel

Publié le 04/01/2023




Plus de 50 000 habitants ont été déplacés par les inondations soudaines qui ont frappé les régions des Visayas et de Mindanao, entre le week-end de Noël et le jour de l’An dans le sud de l’archipel philippin, en raison de pluies torrentielles. Selon l’Agence nationale de gestion des catastrophes, le bilan des victimes s’élevait à 51 personnes au 1er janvier, sans compter au moins 36 autres portées disparues. Caritas Philippines a lancé une campagne de collecte afin de contribuer à la réhabilitation des populations affectées.

Des habitants de la province de Misamis Oriental (Mindanao) attendant d’être évacués, fin décembre dans le sud des Philippines.

La situation météorologique s’est fortement dégradée durant le week-end de Noël aux Philippines, avec des pluies torrentielles et des inondations qui ont frappé le sud de l’archipel durant plusieurs jours dans les régions des Visayas et de Mindanao. Selon l’Agence nationale de gestion des catastrophes, outre les centaines d’habitations affectées, on compte plus de 5 000 hectares de cultures détruites par les intempéries.

Caritas Philippines a lancé un appel aux dons face à la catastrophe, qui a causé plus de 50 morts et au moins 50 000 personnes déplacées. L’organisation catholique a demandé aux communautés catholiques locales et au secteur privé d’envoyer de l’eau et de la nourriture aux victimes de la catastrophe, en particulier dans la province de Misamis Oriental (Mindanao). Plusieurs centaines de personnes âgées et de nourrissons y ont été évacuées, du 25 au 31 décembre à cause des pluies torrentielles.

« Les soutiens volontaires qui répondront à cette campagne contribueront grandement à l’aide des communautés et familles affectées par les inondations », assure le père Jason Frias, responsable de la commission des affaires externes du bureau local de la Caritas. Le prêtre ajoute que l’agence a évalué les besoins immédiats des évacués. « Ils ont avant tout besoin de repas rapides à préparer comme des nouilles ou de la nourriture en conserve, d’eau potable, de kits d’hygiène dont du savon, et aussi de matériel médical car certains ont déjà de la fièvre à cause de la pluie », précise-t-il.

13 814 familles déplacées selon l’Agence nationale de gestion des catastrophes

Le bilan des victimes des inondations soudaines et des glissements de terrain causés par les pluies torrentielles s’est élevé à 51 décès ce 1er janvier, tandis que 36 autres personnes sont toujours portées disparues selon l’Agence nationale de gestion des catastrophes. Celle-ci a également évoqué un total de 13 814 familles déplacées, qui ont passé le Nouvel An dans des sites d’évacuation d’urgence comme des terrains de basket ou des salles de classe.

« Nous faisons appel à la générosité de tous ceux qui n’ont peut-être pas beaucoup de moyens mais qui vivent confortablement. Si vous pouvez donner ne serait-ce que quelques bouteilles d’eau, laissez-nous les envoyer à ceux qui souffrent à cause des inondations. Ils n’ont plus de logement pour le moment », a insisté le secrétaire de la Caritas locale, Donald Hizon.

Il a également ajouté que les efforts des équipes sont répartis entre l’évacuation de la population et la réhabilitation des victimes. « Nous sommes toujours dans une première phase d’intervention, car beaucoup de nos frères et sœurs subissent encore les conséquences des inondations. Quand tout se calmera, le programme de réhabilitation se poursuivra. Nous leur donnerons quelque chose pour reconstruire ce qui aura été laissé par les inondations. »

Des quêtes spéciales organisées pour les victimes dans plusieurs diocèses

Le 31 décembre, le ministère philippin de l’Agriculture a estimé les pertes autour de 245 millions de pesos (4,15 millions d’euros), tandis que les dégâts subis par les infrastructures sont évalués à près d’1,13 milliard de pesos (19,15 millions d’euros). Plusieurs diocèses de la région de Luçon, dans le nord de l’archipel, ont organisé des quêtes spéciales durant les messes pour les victimes de la catastrophe. « Nous avons décidé d’organiser une seconde quête le jour de Noël. Nous donnerons ce que nous avons collecté à Caritas ou à la Croix Rouge Philippines pour les victimes. C’est le temps de Noël, il faut que nous soyons prêts à donner quelque chose aux plus nécessiteux », confie Christian Linawa, un catholique de Legaspi.

Bagua, un militant philippin pour l’environnement, affirme que les inondations dans les Visayas et à Mindanao sont liées à l’exploitation minière et forestière illégale dans ces régions. « Beaucoup de victimes vivaient dans des zones du nord-est de la province de Misamis Oriental, riches en minerais, et dont la couverture forestière a diminué au cours de la dernière décennie », explique-t-il, en précisant que dans ces zones, il n’y a plus suffisamment d’arbres et de rochers pour contenir l’eau, d’où les inondations.

Les Philippines, qui comptent environ 111 millions d’habitants, sont classées parmi les nations les plus vulnérables aux conséquences des changements climatiques, et les climatologues signalent que les tempêtes qui traversent le pays deviennent de plus en plus puissantes à mesure que le climat se réchauffe.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Philippine Information Agency / Ucanews