Eglises d'Asie

Cinq œuvres d’un héros de l’indépendance coréenne reconnues comme trésor culturel national

Publié le 14/05/2022




Le 11 mai à Séoul, l’Administration du patrimoine culturel coréen (CHA) a reconnu comme trésor culturel national cinq œuvres de calligraphie réalisées par Thomas Ahn Jung-geun (1879-1910), catholique coréen et héros de l’indépendance coréenne face à l’impérialisme japonais. Le 26 mars dernier, Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, avait également marqué l’anniversaire de sa mort en soulignant qu’il « nous apprend à devenir des apôtres en défendant la justice et la paix, dans un monde marqué par les guerres, notamment dans la péninsule coréenne où les divisions sont toujours plus enracinées ».

Une des cinq œuvres de calligraphie réalisées par Ahn Jung-geun, aujourd’hui reconnues comme trésor culturel national en Corée du Sud.

L’Administration du patrimoine culturel coréen (CHA) a reconnu cinq œuvres réalisées par Thomas Ahn Jung-geun, catholique et héros de l’indépendance coréenne, comme des trésors culturels de la nation. Cette reconnaissance officielle d’œuvres de calligraphie, réalisées par Thomas Ahn en prison avant son exécution par les forces impériales japonaises, a eu lieu le 11 mai. Les tableaux comprennent une empreinte de la main de Thomas Ahn avant sa mort en Chine en 1910. Il a signé toutes ses œuvres en mentionnant « écrit par Ahn Jung-geun », rédigé en coréen.

Avec l’ajout de ces cinq nouvelles œuvres, le gouvernement coréen a ainsi désigné un total de 31 documents liés à Ahn comme des trésors nationaux, en reconnaissance de son sacrifice pour l’indépendance de la Corée sous la domination japonaise. La CHA a déclaré que les cinq œuvres en question méritaient cette reconnaissance en raison de leur valeur historique. « Elles symbolisent les hauts faits d’Ahn Jung-geun. La qualité de son travail est comparable à celle d’autres de ses œuvres déjà reconnues ; l’état de conservation des œuvres est très bon, et l’histoire de leur transmission est claire. Par conséquent, elles méritent d’être désignées comme trésor national », a conclu l’agence coréenne.

Ignatius Gwang Jo, ancien président du Comité d’écriture de l’Histoire coréenne (Korean History Compilation Committee), a souligné que ces œuvres de Thomas Ahn ont une valeur morale universelle. « Elles expriment des valeurs universelles d’humanité, et selon l’interprétation, on peut y voir un lien avec la Théorie de la paix orientale soutenue par Ahn Jung-geun », a-t-il ajouté.

Un héros de l’indépendance souvent évoqué dans la culture coréenne

Ahn Jung-geun est né le 2 septembre 1879 à Haeju, dans la province de Hwanghae, aujourd’hui située en Corée du Nord. Ses parents, Ahn Tae-hun et Kim A-ryeo, étaient bouddhistes. Il était l’aîné de quatre enfants. Ahn et les membres de sa famille sont devenus catholiques en 1897, grâce à l’œuvre d’évangélisation des missionnaires. Ahn a reçu le nom de Thomas au baptême. Il s’est marié et est devenu père de trois enfants – deux fils et une fille. Après sa conversion, Ahn a collaboré avec les missionnaires catholiques étrangers servant dans le pays. Il a aussi permis le financement par l’Église de deux écoles catholiques dont il a été directeur. Ahn a aidé les missionnaires en vue de la propagation du catholicisme en Corée.

Il a également rejoint un mouvement indépendantiste cherchant à libérer la Corée de l’occupation japonaise. Dans le cadre de ce combat pour l’indépendance, Ahn a abattu Hirobumi Ito, premier gouverneur-général résident japonais en Corée, le 26 octobre 1909 à Harbin, dans le nord-est de la Chine. Il a alors été arrêté et emprisonné par les forces impériales japonaises. Il a été torturé en détention et exécuté par les forces japonaises le 26 mars 1910, dans la prison chinoise de Lushun. Il avait seulement 31 ans. Son acte est considéré comme un symbole de la résistance coréenne contre le militarisme et l’impérialisme de l’époque. Il est souvent évoqué dans la culture coréenne (théâtre, arts, littérature et musique). En 1962, le gouvernement sud-coréen a décerné à Thomas Ahn l’Ordre du Mérite de la Fondation Nationale pour ses contributions au mouvement pour l’indépendance.


CRÉDITS

Cultural Heritage Administration / Ucanews