Eglises d'Asie

Confronté à une grave pénurie alimentaire, le régime de Pyongyang se tourne vers la Chine

Publié le 17/11/2021




Le 9 novembre, les autorités chinoises ont à nouveau fermé les frontières avec la Corée du Nord face à un nombre croissant de cas de Covid-19 dans le Nord-Est chinois. Une décision qui affecte non seulement les activités économiques locales mais aussi celles de Corée du Nord, alors que la Chine représente l’unique véritable partenaire commercial de Pyongyang. L’an dernier, les échanges commerciaux bilatéraux avec la Chine ont représenté 95,4 % du commerce extérieur nord-coréen. Aujourd’hui, le pays souffre d’une grave pénurie alimentaire et semble au bord du gouffre.

Des camions chinois patientant à la frontière entre la Chine et la Corée du Nord en septembre 2011.

Le nombre croissant de cas de Covid-19 enregistrés dans le nord-est de la Chine n’a pas seulement affecté les activités économiques locales, mais également celles de la Corée du Nord voisine. Le 9 novembre, les autorités chinoises ont à nouveau fermé les frontières. La veille, une délégation officielle de Pyongyang l’avait franchie en se rendant à Dandong (Liaoning) pour y chercher des fournitures d’urgence pour leur pays, qui manque de produits de première nécessité. La Corée du Nord souffre notamment d’une grave pénurie alimentaire ; la population locale a été avertie d’une période rude à venir, comparable à la grande crise de 1994-1998. Selon Radio Free Asia, la Corée du Nord a demandé à la Chine d’envoyer de l’huile de cuisson, des condiments, des matériaux de constructions et différents types de textiles.

L’économie nord-coréenne est presque entièrement dépendante du commerce avec la Chine voisine. Dès le début de la pandémie, en janvier 2020, le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a complètement coupé le pays du reste du monde, y compris la Chine, mais cette décision a fortement affecté l’économie locale, déjà en difficulté. Le 1er novembre, les deux pays ont rouvert les lignes ferroviaires, pour les refermer à nouveau après seulement huit jours, en raison d’une nouvelle vague de cas enregistrés à Liaoning. L’an dernier, afin de protéger le pays du coronavirus, Kim Jong-un a lancé une campagne nationale d’autosuffisance alimentaire. Mais pour les analystes, l’arrivée d’officiels nord-coréens à Dandong, en plein milieu d’une nouvelle vague pandémique, pourrait signifier que la Corée du Nord est en péril.

La Chine est devenue l’unique véritable partenaire commercial de la Corée du Nord

Après l’imposition de sanctions internationales contre la Corée du Nord, à cause de ses programmes nucléaires et balistiques, la Chine est devenue l’unique véritable partenaire commercial de la Corée du Nord. L’an dernier, les échanges commerciaux bilatéraux avec la Chine ont représenté 95,4 % du commerce extérieur de la Corée du Nord. Sans les revenus de ses exportations avec la Chine, le régime de Pyongyang doit se contenter des revenus des ouvriers envoyés dans les usines chinoises comme seule source de devises étrangères.

Outre les sanctions imposées au régime nord-coréen, une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies a appelé au rapatriement de tous les ressortissants nord-coréens touchant un salaire à l’étranger. Malgré cette décision près de 50 000 Nord-Coréens sont toujours employés dans les usines chinoises. Beaucoup d’entre eux fabriquent des vêtements destinés au marché sud-coréen, selon Daily NK, un journal en ligne basé à Séoul lié au ministère sud-coréen de l’Unification. Un ouvrier nord-coréen basé en Chine gagne en moyenne entre 2 800 et 3 200 yuans (entre 386 et 441 euros) par mois, alors qu’un ouvrier chinois employé dans le même secteur peut toucher entre 8 000 et 12 000 yuans (entre 1 102 et 1 653 euros par mois).

(Avec Asianews)