Eglises d'Asie

Consultation synodale nationale : les évêques philippins veulent une « Église des pauvres »

Publié le 14/07/2022




À l’issue de la Consultation synodale nationale, organisée du 4 au 7 juillet à Tagaytay, dans la province de Cavite, au sud de Manille, les évêques philippins ont publié un communiqué, le 11 juillet, afin d’exposer leurs réflexions. « Nous voulons ouvrir les portes pour sortir et partir à nouveau en mission, pour rechercher ceux qui sont loin, différents, exclus ; pour rencontrer, écouter et dialoguer avec nos frères et sœurs de différentes confessions », ont-ils expliqué. « Cela nous a attristés de voir que nous sommes encore loin de notre rêve d’une Église des pauvres. »

Les évêques philippins lors de la Consultation synodale nationale, organisée du 4 au 7 juillet à Tagaytay (province de Cavite, au sud de Manille).

Les évêques philippins ont publié un communiqué après la Consultation synodale nationale, organisée du 4 au 7 juillet à Tagaytay, dans la province de Cavite, au sud de Manille, en exposant leurs réflexions. Il s’engagent notamment à accélérer l’évangélisation du pays en étant avec les pauvres et en rejoignant toutes les catégories sociales.

« Nous ouvrons les portes pour que nous sortions tous et que nous partions à nouveau en mission, pour rechercher ceux qui sont loin, différents, exclus ; pour rencontrer, écouter et dialoguer avec nos frères et sœurs de différentes confessions chrétiennes et religions ; pour explorer les possibilités d’un engagement renforcé et positif dans les questions relatives à l’œcuménisme, au dialogue interreligieux, à la politique et aux réseaux sociaux », ont-ils déclarés le 11 juillet.

La consultation synodale prépare le synode des évêques sur la Synodalité, qui aura lieu en 2023 au Vatican. Selon la Conférence épiscopale philippine, cette rencontre les a poussés à chercher, écouter et appeler à aimer non seulement ceux qui sont dans l’Église mais aussi ceux qui sont dehors. « Cela nous a rendus heureux de voir la foi de notre peuple persévérer ; le dévouement de nos pasteurs ; le renforcement du dialogue au sein de l’Église et avec les autres », ont-ils poursuivi.

« Nous sommes encore loin de notre rêve d’une Église des pauvres »

Bien qu’il y ait eu des témoignages positifs et des réussites, les évêques ont également constaté des difficultés, notamment concernant la relation de l’Église locale avec les pauvres. « Cela nous a attristés de voir que nous sommes encore loin de notre rêve d’une Église des pauvres, et d’entendre les aspirations et les gémissements de ceux qui sont éloignés de l’Église. Nous avons constaté des fossés et des portes fermés dans notre œuvre d’évangélisation », ont-ils ajouté.

Certains laïcs philippins ont cependant demandé davantage de détails concrets sur la façon dont les responsables catholiques philippins pourrait se rapprocher des pauvres, en particulier ceux qui sont victimes de corruption. « Oui, cela rend heureux tous les catholiques de savoir que nos évêques comprennent que nous sommes encore loin d’être une Église des pauvres. Mais ce qui compte, c’est ce qu’on peut faire pour changer cela », a remarqué Gerry Balbuena, un paroissien de Manille. « Nous avons besoin des plans concrets et raisonnables, en particulier avec le genre de dirigeants politiques que nous avons aujourd’hui », a-t-il ajouté.

De son côté, Godofredo Habaen, un paroissien de Pasig, en périphérie de Manille, rappelle par ailleurs que « beaucoup de partisans de Marcos Jr. [le nouveau président philippin] ont accusé nos évêques d’être partisans pour avoir dit que la famille Marcos s’était rendue coupable de révisionnisme politique ». « Nous espérons que nos évêques oseront parler ouvertement pour défendre la vérité et pour lutter contre la corruption au sein du gouvernement », confie-t-il.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Catholic Bishops’ Conference of the Philippines / Ucanews