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Covid-19 : 500 personnalités signent une lettre ouverte afin d’appeler à « défendre la démocratie »
Publié le 26/06/2020
Outre les victimes de la pandémie mondiale, la démocratie a également souffert des conséquences de la crise sanitaire dans de nombreux pays, selon une lettre ouverte signée par 500 personnalités politiques, intellectuels et lauréats du prix Nobel, dont Shirin Ebadi, Lech Walesa, Jose Ramos-Horta, Madeleine Albright ou encore Richard Gere. Ces derniers ont voulu lancer un avertissement alors que certains gouvernements n’ont pas hésité à exploiter la lutte contre le coronavirus afin de « se maintenir au pouvoir » et renforcer leur emprise, affectant les droits fondamentaux et les libertés civiles. L’urgence sanitaire, soulignent les auteurs de la lettre, constitue « un défi considérable contre la démocratie ». Ces dernières semaines, les Nations unies avaient déjà lancé l’alerte, évoquant « l’exploitation » du combat contre le Covid-19 afin de réprimer les libertés démocratiques et civiles. Aujourd’hui, l’appel a été transmis par plusieurs centaines de personnalités internationales, issues du monde politique, de la culture ou encore de l’engagement humanitaire et social, afin de souligner que « la démocratie est menacée, et ceux qui veulent la protéger doivent se montrer prêts, déterminés et solidaires pour la défendre ». « La liberté, la santé et la dignité des populations sont en jeu », poursuit le texte. La lettre, qui cherche à sensibiliser et à mobiliser, a été publiée à l’initiative de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (International Idea), une organisation intergouvernementale basée à Stockholm, en Suède. La pandémie a déjà entraîné de « graves conséquences » sur les plans économiques et sociaux, confie le secrétaire général de l’organisation, Kevin Casas-Zamora, en ajoutant qu’elle aura « probablement des conséquences politiques profondes » également. Il évoque des cas comme la Hongrie, où « l’État d’urgence invoqué par le gouvernement a été fixé sans date limite ». Cependant, ces pouvoirs exceptionnels revendiqués par l’État hongrois ont été levés peu après, le 16 juin, lors d’un vote unanime du Parlement. Kevin Casas-Zamora évoque également le président philippin, Rodrigo Duterte, qui s’est maintenu au pouvoir avec la pandémie, ou encore le Salvador où des centres de détention ont été utilisés pour les malades. Ces pouvoirs exceptionnels face à la crise sanitaire, reconnaît l’activiste, « font partie de l’arsenal » des armes qui peuvent être utilisées pour contrer la propagation du virus, mais il souligne qu’elles doivent être utilisées « de façon équilibrée ».
(Avec Asianews)
CRÉDITS
Richard Madelo / Presidential Communications Operations Office