Eglises d'Asie

Delhi : une cinquantaine de responsables religieux lancent un appel à l’unité durant le ramadan

Publié le 26/04/2022




Le 22 avril à l’initiative de l’archidiocèse de Delhi, une cinquantaine de responsables religieux indiens ont pris part à un repas de l’iftar (rupture du jeûne au coucher du soleil durant le ramadan), organisé pour la première fois par la Commission pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux de l’Église locale. Pour Mgr Anil Couto, archevêque de Delhi, il s’agissait d’un « geste symbolique », en signe de solidarité avec la minorité musulmane et face aux tensions religieuses qui s’aggravent dans le pays.

Le 22 avril, Mgr Anil Couto, archevêque de Delhi (à gauche) avec d’autres responsables religieux lors d’un repas de l’iftar organisé par l’archidiocèse.

Plusieurs responsables religieux ont participé à un repas de l’iftar (pris chaque soir au coucher du soleil par les musulmans durant le mois du ramadan), organisé pour la première fois par l’archidiocèse de Delhi. À cette occasion, ils ont appelé à rester unis malgré les violences religieuses et les tensions communautaires grandissantes à travers l’Inde. L’organisation de ce repas, pour l’archidiocèse de Delhi, représente un geste symbolique afin de se montrer solidaire avec les membres de la communauté musulmane locale, durant le mois de jeûne qu’ils poursuivent jusqu’au 1er mai.

« Par cette initiative, nous voulions montrer un geste de paix et d’amour envers tous », a expliqué Mgr Anil Joseph Thomas Couto, archevêque de Delhi, lors de l’événement interreligieux, qui était organisé par la Commission pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, le 22 avril dernier. L’évêque a ajouté que le pays n’a rien à gagner de ce qu’il traverse en ce moment, alors qu’une communauté se ligue contre l’autre au nom d’une religion, d’une croyance ou d’une caste. « Évitons de céder aux forces communautaires qui nous divisent », a confié Mgr Couta, en appelant toutes les communautés religieuses de Delhi à s’unir et à faire face au problème ensemble.

Des représentants des communautés musulmanes, bouddhistes et hindoues ont reconnu avec inquiétude que l’Inde subit une situation particulièrement difficile, en raison des tensions interreligieuses qui se sont aggravées au cours des dernières années. Selon le père Felix Jones, responsable de la Commission pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux de l’archidiocèse, plus de 50 personnes de différentes religions ont participé à l’événement.

Parmi eux se trouvaient, Goswami Sushil Maharaj, responsable national du Bhartiya Sarv Dharm Sansad (une organisation musulmane), Swami Veer Singh Hitkari, du groupe hindou All India Ravidasiya Dharm Sangathan, A. K. Merchant, de la Communauté Bahá’íe d’Inde, et le moine bouddhiste Dhammapiya, secrétaire général de la Confédération bouddhiste internationale. Le père Felix a souligné que l’organisation de l’iftar fait partie d’une série de nombreux autres événements prévus dans ce sens.

Un autre événement similaire à Bangalore le 26 avril

« C’est une occasion idéale pour prier pour la fraternité et l’unité. Oui, il est certain que le pays traverse une période difficile et que les forces nationalistes deviennent toujours plus actives en essayant de nous diviser au nom de la religion », a également déclaré un responsable musulman durant la soirée. Selon lui, la seule façon de s’y opposer est de rester unis et de résister. « Pour cela, les responsables religieux devront guider les autres », a-t-il ajouté. De son côté, le moine bouddhiste Dhammapiya a assuré que « personne ne peut exister seul ». « Le principe de haine détruit et divise tandis que celui de l’amour construit », a-t-il poursuivi.

Goswami Sushil Maharaj, qui est également président national du Parlement indien des religions, a également confié que « quelle que soit notre religion, nous avons une foi en commun, dans le sens où nous croyons tous que nous sommes tous frères et sœurs devant le Tout-Puissant et que quand l’un d’entre nous souffre, les autres ne peuvent pas se réjouir ». « Nous devons respecter les religions des autres », a-t-il insisté. Mgr Pierre Machado, archevêque de Bangalore, a également annoncé un événement similaire ce mardi 26 avril dans son diocèse.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Bijay Kumar Minj / Ucanews