Eglises d'Asie – Philippines
Des catéchistes franciscains auprès des familles des bidonvilles de Manille
Publié le 28/02/2023
Depuis 13 ans, Artemio B. Manuben Jr, membre du Tiers-Ordre franciscain, enseigne le catéchisme dans les rues de Manille. Sa mission a commencé le 31 août 2009 aux côtés d’autres catéchistes franciscains dans la paroisse de Nuestra Señora Dela Soledad, à Binondo, un quartier de la capitale philippine. « Notre groupe est composé de membre du Tiers-Ordre franciscain, de catéchistes salariés de l’archidiocèse de Manille et de bénévoles », explique-t-il.
Inspiré par l’appel du pape François à « aller vers les périphéries », le groupe parcourt les rues des quartiers de Tondo, de Binondo et de Delpan pour enseigner le catéchisme, en traînant un chariot et en employant une méthode destinée spécifiquement aux familles vivant dans les rues. « Nous avons créé un groupe musical [Franciscan Catechists Band], et nous chantons nos propres compositions dans les prisons et dans les rues », poursuit-il.
L’initiative a débutée en 2009 avec 23 enfants et adultes dans les rues de Tondo, l’un des plus grands bidonvilles de Manille. Le principal consiste à enseigner la foi dans les rues via différentes activités, temps de prières, récits, spectacles, jeux et lectures. Ils utilisent aussi divers outils audiovisuels, du matériel de coloriage, des bibles, des statues de Notre-Dame de Fatima, le crucifix de Saint-Damien et la croix franciscaine, ainsi que de petits cadeaux pour les participants.
« Si Dieu m’a changé, eux aussi peuvent y parvenir »
Artermio Manuben, âgé de 47 ans, enseigne la religion dans l’école primaire Benigno Aquino dans le quartier de Baseco, dans la zone portuaire de Manille. Un jour, il a trouvé un chariot rouillé sur son lieu de travail, qui n’était plus utilisé, et il a eu l’idée de l’utiliser pour la catéchèse auprès des plus pauvres. « Je me suis ensuite mis à créer un chariot neuf, et le jour de la fête de sainte Teresa de Calcutta, j’ai pu le bénir, le 5 septembre 2012. »
Depuis, tous les mercredis, après le temps de catéchisme dans l’école primaire d’Almarion, il pousse le chariot en transportant de la nourriture et divers supports pédagogiques pour aller dans les rues où les enfants viennent l’écouter. « Ce que j’aime dans le fait d’enseigner aux périphéries, c’est d’apporter Jésus à ceux qui sont sans espoir. Quand j’étais enfant, j’étais comme eux, dans une famille brisée, j’ai même vécu la drogue, mais Dieu m’a changé grâce à l’aide d’un catéchiste », explique-t-il.
« Depuis, j’ai aussi pu aider des gens qui se sentaient perdus à retrouver leur chemin vers Dieu. Aujourd’hui, je veux remercier Dieu pour le Salut que j’ai reçu en lui amenant à mon tour ceux qui sont perdus et ceux qui vivent dans la rue quel que soit leur vice. Être témoin pour eux, cela a beaucoup d’impact dans leur vie ; si Dieu m’a changé, eux aussi peuvent y parvenir, par la grâce de Dieu », assure Artermio Manuben.
« Nous amenons une statue de la Vierge, que nous appelons Notre-Dame des périphéries »
Il estime qu’au bout de quelques années, ce projet a déjà porté du fruit. Certaines familles ont pu trouver du travail et louer une maison ; d’autres ont abandonné leurs mauvaises habitudes et sont retournés à l’école ; d’autres encore ne sont plus en prison et tentent de mener une nouvelle vie. Lui et son équipe sont pourtant confrontés à de nombreuses difficultés, entre le manque de moyens ou la météo…
À terme, l’équipe souhaiterait ouvrir une maison pour former de jeunes catéchistes et développer ce ministère. « Chaque fois que nous faisons cette catéchèse de rue, nous amenons une statue de la Vierge, que nous avons appelée Notre-Dame des périphéries, en réponse à l’appel du pape. Nous avons aussi créé un tableau qui la représente », confie-t-il. Cette œuvre accompagnant les catéchistes les représente dans leur mission auprès des marginalisés. Pour le catéchiste, Marie est présente dans leurs activités d’évangélisation comme un signe de la présence du Christ. « Sa mission n’était pas de mettre fin à la pauvreté mais de sauver les pêcheurs », ajoute-t-il.
(Avec Asianews)
CRÉDITS
Asianews