Eglises d'Asie

Des chrétiens libérés après avoir été accusés de « conversion forcée »

Publié le 11/12/2018




Un groupe de pasteurs, arrêtés pour « conversion forcée » suite à plusieurs affaires les opposant à des groupes hindous extrémistes, a été libéré sous caution par la Haute Cour d’Allahabad, qui a notamment ordonné à l’État de l’Uttar Pradesh de cesser les arrestations arbitraires visant les chrétiens. Tehmina Arora, avocate et directrice de l’association Alliance Defending Freedom India (ADF), se réjouit de la décision, tout en espérant que l’État poursuive les groupes violents et protège la liberté religieuse.

Un groupe de pasteurs indiens a été libéré récemment après avoir été accusé à tort de « conversions forcées », confie A. C. Michael, directeur du développement de l’association Alliance Defending Freedom (ADF) India, qui propose une aide judiciaire aux chrétiens persécutés. « Alors que nous allons bientôt célébrer Dieu qui se fait chair, il y a quelques nouvelles qui méritent d’être partagées », déclare A.C. Michael, basé à New Delhi, qui assure que l’association continuera de défendre les droits fondamentaux des minorités religieuses. La Haute Cour d’Allahabad a notamment ordonné à l’État de l’Uttar Pradesh de cesser les arrestations arbitraires de chrétiens et de libérer sous caution le groupe de pasteurs. L’affaire remonte au 30 octobre 2018, quand une foule d’une trentaine d’hindous extrémistes armés de battes de baseball et de matraques s’est attaquée à un groupe de plus de 200 chrétiens rassemblés à Agra, dans l’Uttar Pradesh. Plus tard, la police a arrêté les pasteurs liés au groupe après avoir reçu des plaintes contre eux pour conversion forcée. Les accusés ont été libérés le jour suivant. Le 3 décembre, la Haute Cour d’Allahabad a déclaré que leur détention était illégale, et qu’« aucune arrestation ne peut être ordonnée sans préavis ».

Une autre affaire remonte au 15 octobre 2017, quand une foule s’est attaquée à un groupe de chrétiens rassemblés à Mokapal, un village du district de Dantewada, dans l’État de Chhattisgarh, en demandant aux chrétiens de renoncer à leur foi. Quand ceux-ci ont refusé, « ils ont été roués de coups, les femmes et les enfants compris, et leurs maisons ont été pillées ». La police a ensuite reçu une plainte contre le révérend Shukla et d’autres chrétiens concernés par l’attaque. Le pasteur a été arrêté avant d’être libéré sous caution le 29 novembre. Une troisième affaire remonte au 26 septembre à Telo, un village du Jharkhand, où le pasteur Sikandar Ravidas a été arrêté après avoir été accusé d’avoir enfreint la loi contre les conversions forcées. Le 30 novembre, la Cour a ordonné sa libération sous caution ainsi que celle de son père et de son frère. Son oncle est en revanche toujours en prison. Selon Tehmina Arora, avocate et directrice de l’association ADF pour l’Inde, « tout citoyen indien devrait être libre de pratiquer sa foi, comme la Constitution indienne le garantit ». De plus, « c’est le devoir de l’État de protéger la liberté religieuse des citoyens. Personne ne devrait être visé à cause de sa foi. La libération de ces chrétiens constitue un pas en avant dans la bonne direction, et nous espérons que des actions appropriées sont menées contre les groupes violents ».

(Avec Asianews, New Delhi)

Crédit : Juggadery (CC BY-SA 2.0)