Eglises d'Asie

Des fermiers philippins appellent à l’aide après le passage du typhon Nalgae

Publié le 05/11/2022




Alors que la tempête tropicale Nalgae a atteint le sud des Philippines le 29 octobre, plus de 16 200 hectares de terres agricoles, dont une majorité de rizières, ont été détruits selon le Conseil national de gestion et de réduction des risques de catastrophes (NDRRMC). Ce dernier signale que plus de 24 000 fermiers sont affectés. Plusieurs groupes de fermiers ont sollicité l’aide de l’Église et d’organisations privées, dont celle d’un groupe catholique local engagé dans la microfinance.

Des rizières inondées dans la province de Maguindanao après le passage de la tempête tropicale Nalgae, qui a atteint le sud de l’archipel le 29 octobre.

Des fermiers philippins ont lancé un appel à l’aide alors que leurs cultures ont été détruites par la tempête tropicale Nalgae, qui a atteint le sud des Philippines le 29 octobre. Le Conseil national de gestion et de réduction des risques de catastrophes (NDRRMC) a signalé que la tempête a affecté plus de 24 000 agriculteurs à travers le pays, en majorité riziculteurs. « Nous avons reçu le rapport de nos agences régionales. Il y a un total de 435,4 millions de pesos [7,5 millions d’euros] de dégâts dans le secteur agricole, en particulier dans les rizières », a déclaré Raffy Alejandro, porte-parole du Conseil national.

Ces pertes concernent plus de 16 200 hectares de terres agricoles à travers l’archipel. « Ce qui peine le plus nos fermiers, c’est que ce riz devait être récolté ce mois-ci ou le suivant. Ils espéraient gagner de l’argent avec leurs récoltes, parce que la saison de Noël approche et ils doivent aussi payer les frais de scolarité de leurs enfants. Maintenant, tout est détruit », a poursuivi Raffy Alejandro.

Plusieurs groupes de fermiers ont sollicité l’aide de l’Église et des organisations privées. « Nous avons besoin d’aide, parce que nous ignorons comment sortir de cette situation. Beaucoup de nos fermiers ont emprunté de l’argent pour planter du riz. S’il vous plaît, aidez-nous parce que nos enfants ont besoin de se nourrir et d’étudier », a confié Joey Ugto, un fermier de la province d’Aklan. Il fait partie des nombreux agriculteurs des Visayas occidentales, dont les pertes totales sont estimées à 1,6 tonne de cultures, soit 33,5 millions de pesos (578 337 euros), dans 171 villages de la région.

« Beaucoup d’entre eux sont endettés à cause des intérêts élevés »

Des fermiers du sud de l’île de Luçon ont également appelé le président Ferdinand Marcos Jr à demander au Congrès de voter une loi permettant aux fermiers d’utiliser des engrais subventionnés et des bons d’essence pour la production et le transport du riz. « Nos dépenses les plus courantes pour les riziculteurs comprennent les engrais et bien sûr le carburant que nous devons utiliser pour nos machines afin de planter et récolter le riz. Si le gouvernement nous apporte son assistance dans ces régions, ce sera une grande aide », a déclaré Dado Dueda, de Sorsogon.

Dans les provinces du nord du pays, des agriculteurs cultivant des légumes ont aussi demandé de l’aide après des glissements de terrain qui ont enseveli leurs cultures le long des pentes montagneuses de Baguio, dans la région de la Cordillère. « Je pense que les prix des légumes vont augmenter à cause du typhon, surtout maintenant que Noël approche. Non seulement à cause de la demande mais aussi parce que des cultures ont été endommagées ici dans le Nord », confie Pedro Longiab, un fermier de Baguio.

Le président Marcos Jr a annoncé qu’il ne déclarerait pas un état de catastrophe nationale parce que les dégâts causés par le typhon sont considérés comme « extrêmement localisés » et « pas si étendus ». « Qu’il y a un état de catastrophe national ou non, cela nous importe peu ici, nous avons besoin d’aide de toute façon, sinon nous serons écroulés sous les dettes », assure Pedro Longiab.

Un groupe catholique local engagé dans la microfinance (Business Traders for Christ) s’est engagé à prêter du capital aux fermiers avec un taux d’intérêt minimum. « Avant, nous prêtions seulement aux artisans et aux entrepreneurs locaux. Maintenant, à cause du typhon, nous soutenons les fermiers », souligne Francis Gusman, président du groupe, qui évoque un taux d’intérêt annuel de moins de 3 % accordé aux fermiers. « Beaucoup d’entre eux sont endettés à cause des intérêts élevés. Dans notre groupe, nous nous assurons que le taux reste faible et nous pouvons même ajuster le remboursement selon les récoltes. Donc il y a de la flexibilité », ajoute-t-il.

(Avec Ucanews)