Eglises d'Asie

Des habitants de Jakarta Ouest protestent contre l’installation d’un groupe de réfugiés

Publié le 19/07/2019




Le 13 juillet, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et le gouvernement indonésien ont ordonné l’installation d’un groupe de près de 1 500 réfugiés dans un quartier de Jakarta Ouest, dans un ancien bâtiment militaire du quartier de Daan Mogot. Les réfugiés campaient depuis deux semaines devant les bureaux de Jakarta de l’UNHCR, afin de demander un meilleur traitement de la part des autorités. La décision a provoqué la colère des habitants du quartier, craignant pour leur sécurité. Selon l’UNHCR, l’Indonésie compte plus de 14 000 réfugiés, venus en majorité d’Afghanistan, d’Erythrée, d’Ethiopie, d’Iraq, de Somalie et du Soudan. Près de la moitié d’entre eux vit dans la capitale.

Les habitants de Jakarta Ouest protestent contre une décision du gouvernement indonésien de reloger plus de mille réfugiés et demandeurs d’asile dans un ancien bâtiment militaire du quartier, affirmant que cela risquerait de menacer la sécurité de la communauté locale. Le 13 juillet, près de 1 500 personnes ont été relogées après avoir occupé l’entrée du bureau de Jakarta du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) pendant deux semaines, afin de faire pression auprès de l’agence de l’ONU pour un meilleur traitement. Selon l’UNHCR, on compte plus de 14 000 réfugiés en Indonésie – principalement originaires d’Afghanistan, d’Erythrée, d’Ethiopie, d’Iraq, de Somalie et du Soudan –, dont la moitié vit dans la capitale indonésienne. La décision de reloger plus de mille réfugiés à Jakarta Ouest a provoqué la colère des habitants du quartier de Daan Mogot, qui affirment que le fait de leur imposer un grand nombre de réfugiés à leurs portes menacerait leur sécurité. Des affiches ont été collées autour du bâtiment en question, signalant que les réfugiés ne sont pas les bienvenus. « Les autorités n’ont pas pris le temps d’en parler avec nous avant. Ils nous l’ont imposé brusquement sans préavis », explique Edy, un des manifestants contre la décision, qui ajoute que le bâtiment où ils ont été relogés est trop petit pour leur nombre et qu’il n’est pas aux normes. Il affirme que cette situation risque sans doute de rendre les réfugiés d’autant plus frustrés et en colère, ce qui peut conduire à des tensions avec la communauté locale.

Un autre résident, Warsa, la cinquantaine, qui a l’habitude de vendre des fruits devant le bâtiment en question, explique que l’installation de quelques familles ne poserait pas un problème, mais il estime qu’en l’occurrence, le nombre de réfugiés qui ont été installés là est trop élevé pour le quartier. « Ma principale inquiétude est qu’ils risquent de perturber les activités des élèves des écoles du quartier », confie-t-il. « Nous avons peur que cela nous apporte de nouveaux problèmes. » Ahmad, 34 ans, réfugié afghan, se dit découragé par la réaction des résidents du quartier. « Nous sommes venus ici parce que le gouvernement et l’UNHCR nous ont demandé de venir habiter ici », explique-t-il, assurant qu’ils voulaient respecter la communauté locale. « Nous essaierons de rester discrets et de ne pas causer de problèmes. C’est stressant de vivre ici, mais c’est toujours mieux que d’être à la rue, donc nous devons l’accepter. Mais l’UNHCR devrait essayer de trouver une meilleure solution pour nous », ajoute-t-il. Selon Irmansyah, membre du gouvernement local, les réfugiés reçoivent de la nourriture, de l’eau, des tentes, des matelas, des médicaments et des vêtements. « Mais nous leur avons demandé de rester sur place et de ne pas circuler dans les rues du quartier, pour éviter des tensions avec la communauté locale. »

(Avec Ucanews, Jakarta)


CRÉDITS

Konradus Epa / Ucanews