Eglises d'Asie – Indonésie
Des jeunes chrétiens au secours des réfugiés papouasiens
Publié le 11/01/2019
Les jeunes chrétiens de la province indonésienne reculée de Papouasie ont ouvert un poste de secours afin de venir en aide à plus d’un millier de villageois papouasiens ayant trouvé refuge dans les forêts alentour suite aux combats entre l’armée et les séparatistes qui ont éclaté en décembre, tuant un groupe de travailleurs. Au moins 780 familles, soit 1 500 personnes
Des conflits réguliers depuis 1969
Yendinus Mabel, porte-parole du groupe et responsable de la branche des jeunes de l’Église évangélique d’Indonésie, confie qu’il a organisé un temps de prière qui aura lieu le 13 janvier dans le sous-district de Sentani, « dans le cadre de nos efforts pour recueillir des fonds et demander de l’aide pour nos frères et sœurs du district de Nduga ». Toutes les aides seront distribuées aux réfugiés quelles que soient les difficultés géographiques, souligne-t-il. « Le voyage depuis Jayapura jusqu’au district de Nduga est particulièrement difficile. La région ne peut être rejointe que par le district de Jayawijaya. Cela prend environ 45 minutes en avion, sinon c’est trois jours de marche. » Esther Haluk, de la branche des jeunes de l’Église Kingmi (Gospel Tabernacle Church), ajoute que le poste de secours « est important pour soulager les épreuves et les traumatismes vécus par les réfugiés ». La Papouasie est frappée par les conflits séparatistes depuis que l’ancienne colonie néerlandaise a été rattachée à l’Indonésie en 1969, lors d’un référendum défendu par l’ONU mais vivement critiqué. « En tant qu’êtres humains, ils veulent se sentir en sécurité et pouvoir gagner leur vie », explique Esther. Parmi les réfugiés, Inambo Tabuni, 16 ans, est arrivé à Jayawijaya, la capitale du district de Wamena, le 9 janvier. Il a fui la maison de ses parents, dans le sous-district de Yal, quand la police et l’armée ont lancé des assauts contre les rebelles. « J’ai fui dans la forêt. J’ai dû survivre avec ce que j’avais. Quelques réfugiés restent dans des cabanes, d’autres dans des grottes », poursuit-il, ajoutant qu’ils sont dispersés en petits groupes, chacun constitué d’environ une dizaine de personnes. « Il y a beaucoup de souffrance. Nous avons l’impression de squatter. Nous voulons juste vivre en paix dans nos villages. »
(Avec Ucanews, Jayapura)
Crédit : Marwan Mohamad (CC BY-SA 4.0)
