Eglises d'Asie – Corée du sud
Des jeunes volontaires sud-coréens renouvellent leur engagement auprès des pauvres à Séoul
Publié le 24/05/2023
Tous les samedis, un groupe de jeunes catholiques sud-coréens vêtus de vestes vert clair parcourt la gare de Séoul en distribuant des repas aux sans-abri et aux personnes dans le besoin. Les membres du groupe, appelé, Milal (« Grain de blé »), transportent ainsi près de 50 repas durant leurs visites. Chacun contient des plats traditionnels coréens tels que le bulgogi, du riz au curry, du ragoût de kimchi au thon ou du jjajangbap (un plat à base de sauce aux haricots noirs fermentés).
L’organisation laïque a été fondée en mai 2021 en pleine pandémie de Covid-19, face aux conséquences économiques de la crise sanitaire qui a affamé plusieurs milliers d’habitants dans la capitale sud-coréenne et dans d’autres régions du pays d’Asie de l’Est. Au cours des deux dernières années, chaque semaine, les volontaires catholiques ont collecté des dons afin de préparer des repas pour les sans-abri et les habitants souffrant de la faim. « À travers les activités caritatives de Milal, nous pouvons mettre en pratique les enseignements de l’Église », explique Stephen Kim Hyeong-seon, âgé de 36 ans et responsable du groupe.
« J’ai senti qu’ils n’étaient pas différents de moi »
Sœur Scholastica Yoon Hye-jeong, religieuse salésienne, participe quant à elle à une œuvre missionnaire auprès des sans-abri appelée Gilbeot, qui signifie « un ami dans la rue ». Elle explique que la communauté Gilbeot a été créée par le père Jean Lee Jae-eul, aumônier de la Société Saint-Vincent-de-Paul de l’archidiocèse de Séoul. L’organisation, qui a commencé avec cinq volontaires et en compte aujourd’hui plus de 35.
Au début, le groupe était actif deux fois par mois, mais aujourd’hui, les jeunes volontaires se relaient toutes les semaines. Selon eux, le fait d’offrir un bol de riz ou un vert d’eau les aide aussi à créer des amitiés avec ceux qui vivent dans la rue. « Quand je les ai rencontrés, j’ai senti qu’ils n’étaient pas différents de moi. Ils me faisaient penser à ma mère ou à mon père », confie Catherine Park Seul-ji, âgée de 30 ans.
Un autre volontaire avoue s’être senti mal à l’aise au début, et effrayé d’aller dans la rue en distribuant de la nourriture. Il ajoute pourtant qu’il a pu dépasser sa peur et son hésitation grâce aux conseils de sœur Yoon et d’autres volontaires. Il assure que malgré leurs nombreux soucis quotidiens, ils sont toujours reconnaissants et participent parfois à de petits temps de prière « pour la paix dans la péninsule coréenne et pour la paix en Ukraine ».
Près de 15 % de la population coréenne vit dans la pauvreté selon les estimations
La Corée du Sud est aujourd’hui un pays développé et la quatrième puissance économique en Asie. Pourtant, selon les estimations officielles, on compterait toujours près de 15 % de la population coréenne vivant dans la pauvreté, sur plus de 51,6 millions d’habitants. Dans ce contexte, Susan Yoon Song-hee, âgée de 29 ans, se dit appelée à soutenir les plus pauvres parce qu’ils seront les premiers « à rencontrer Dieu dans son Royaume ». « Je suis heureuse de servir d’instrument pour transmettre son amour aux personnes dans le besoin », ajoute-t-elle. Antoine Cheon Seo-yoon, 21 ans, s’estime également privilégié de pouvoir progresser en se portant volontaire.
Le 25 mars à Séoul, à l’occasion de la solennité de l’Annonciation, des volontaires se sont rassemblés dans la cathédrale de l’Immaculée Conception, plus connue comme la cathédrale de Myeongdong. Ils y ont renouvelé leur engagement à servir les pauvres. « Quand les jeunes deviennent angoissés et épuisés par une société ultra-compétitive, le contact et les services aimants auprès des personnes en détresse les aident à guérir et à changer de vie », assure sœur Yoon. De son côté, Stephen Kim Hyeong-seon, responsable du groupe Milal, estime que c’est « une bénédiction d’être en mesure d’aider ces gens alors que le monde regarde ailleurs ».
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Catholic Times / Ucanews