Eglises d'Asie

Des migrants internes d’Hô-Chi-Minh-Ville appelés à évangéliser en faisant connaître les récits bibliques

Publié le 08/01/2020




Le 5 janvier à Hô-Chi-Minh-Ville, dans le sud du Vietnam, une rencontre organisée par le diocèse de Ha Thinh a rassemblé près de 2 000 étudiants et travailleurs migrants, originaires des provinces de Ha Thinh et de Quang Binh (dans le centre-nord du pays). Les deux provinces dépendent du diocèse de Ha Thinh, dont l’évêque, Mgr Paul Nguyen Thai Hop, est venu participe à la rencontre afin de soutenir les migrants vietnamiens en les invitant à prendre part au travail de l’évangélisation de l’Église locale. Durant la rencontre, sœur Marie Nguyen Thi Hong Que, dominicaine, les a invités à étudier la Bible et s’inspirer des paraboles pour mieux évangéliser leur entourage.

Des migrants internes d’Hô-Chi-Minh-Ville, originaires des provinces de Ha Tinh et de Quang Binh, ont participé à une rencontre, le 5 janvier avec Mgr Maul Nguyen Thai Hop, évêque de Ha Thinh.

Des milliers de migrants internes vivant dans la plus grande ville du Vietnam ont été invités à reprendre les paraboles de Jésus afin d’évangéliser autour d’eux. Le 5 janvier, plus de 2 000 étudiants et travailleurs migrants, originaires des provinces de Ha Tinh et de Quang Binh (dans le centre-nord du Vietnam), ont participé une rencontre à Hô-Chi-Minh-Ville. L’événement était organisé pour la première fois par le diocèse de Ha Tinh, qui a été séparé du diocèse de Vinh et établi en décembre 2018. Le diocèse de Ha Tinh couvre les deux provinces de Ha Tinh et de Quang Binh. Sœur Marie Nguyen Thi Hong Que, religieuse dominicaine, faisait partie des principaux intervenants de la rencontre, organisée sur le thème « Ensemble avec Marie, nous vivons et annonçons la Bonne Nouvelle ». Durant la rencontre du 5 janvier, la religieuse a rappelé que l’évangélisation ne concerne pas que le clergé et les religieux, mais aussi les laïcs, qui ont le devoir de transmettre les valeurs chrétiennes aux autres. « Aujourd’hui, vous êtes invités à prendre part au travail de l’évangélisation en racontant les histoires de la Bible autour de vous, comme le font les membres de mon groupe », leur a demandé sœur Que, âgée de 50 ans, qui dirige un groupe de 43 jeunes qui étudient la Bible afin de transmettre quelques histoires et paraboles à leur entourage. « C’est une façon efficace d’aider les gens à mieux connaître Dieu, et à reconnaître qu’ils méritent d’être aimés par lui. »

« Mon père est toujours profondément ému par ces histoires »

Le 5 janvier à Hô-Chi-Minh-Ville, trois membres du groupe ont partagé leur témoignage avec les participants. Parmi eux, Marie Dang Thi Mai Hien, qui travaille avec des enfants autistes, confie que ses élèves changent de comportement avec leurs amis et les professeurs quand elle leur raconte les histoires de la Bible. « Ils sont intéressés par ces histoires, et ils en deviennent même plus amicaux avec les autres », assure Marie Hien, 26 ans. De son côté, Thérèse Nguyen Hoang Phuong Khanh, âgée de 31 ans, confie que quand elle rend visite à son père, qui a été agent de sécurité et qui est actuellement en prison, elle lui parle de la Bible. « Mon père est toujours profondément ému par ces histoires, et il me demande à chaque fois de continuer à chacune de mes visites », confie Thérèse Khanh, qui travaille pour une société juridique. Elle ajoute qu’elle a également raconté la parabole de la Brebis perdue à une jeune femme qui était dans la même prison que son père. Cette femme expliquait ressentir de la haine pour son père. « Je suis heureuse qu’elle ait changé et qu’elle ait pu pardonner à son père », se réjouit-elle. Paul Tran Khac Oai, un designer industriel de 23 ans, explique que les membres du groupe étudient la Bible ensemble et qu’ils se transmettent les uns aux autres différentes manières de raconter. « Nous essayons de choisir des histoires adaptées à la situation des personnes rencontrées. Par exemple la parabole de la Brebis perdue inspire la pénitence, la tolérance et la miséricorde », ajoute-t-il.

Marie Nguyen Thi Minh Nguyet, une autre participante qui travaille pour une société pharmaceutique, explique être inspirée par ces initiatives, et vouloir rejoindre un groupe à son tour. Mère de quatre enfants, elle est venue à Hô-Chi-Minh-Ville il y a quinze ans. Elle confie avoir vu l’évangélisation, dans le passé, plutôt comme quelque chose de réservé au clergé. Aujourd’hui, elle retrouve plusieurs autres travailleurs migrants chaque semaine afin de prier chez les uns ou les autres, notamment pour les patients d’un hôpital public. « Je me sens appelée à travailler avec l’Église pour répandre la foi catholique de cette façon, en racontant les histoires de la Bible. » Durant la rencontre, les participants ont également participé à des danses et des chants, et assisté à la messe célébrée par Mgr Paul Nguyen Thai Hop, évêque de Ha Thinh, avant de partager un repas. Le père Pierre Nguyen Nhu Thao, 52 ans, qui est en charge des migrants de la ville, explique qu’il s’agit d’une des méthodes d’évangélisation soutenues par le diocèse auprès des migrants d’Hô-Chi-Minh-Ville, dont près de 20 000 viennent des deux provinces dépendant du diocèse de Ha Thinh.

(Avec Ucanews, Hô-Chi-Minh-Ville)


CRÉDITS

Ucanews