Eglises d'Asie

Des volontaires catholiques de Hué célèbrent la fête de la lune avec des enfants dans le besoin

Publié le 14/09/2022




Le 8 septembre à Hué, près de 50 enfants de familles en difficulté ont été invités par la paroisse de Trieu Son, dans la province de Thua Thien Hué, afin de célébrer le festival de la mi-automne ou « Tet Trung Thu », également fête de la lune. Le festival, célébré dans plusieurs pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est, tombe le soir du quinzième jour du huitième mois lunaire (le 10 septembre cette année). La province compterait au moins 4 000 enfants vivant dans des conditions misérables, et près de 9 000 autres issus de familles démunies.

Des enfants reçoivent des cadeaux de la part des sœurs de St-Paul de Chartres à Hué afin de célébrer le festival de la mi-automne.

Tran Ngoc Hien, un orphelin âgé de 10 ans vivant avec sa grand-mère sur un bateau à Hué, a participé au festival de la mi-automne ou « Tet Trung Thu », le jeudi 8 septembre avec 50 autres enfants invités par la paroisse de Trieu Son, dans la province de Thua Thien Hué, dans le centre du Vietnam. À cette occasion, les enfants, qui ont participé à des jeux et des chants traditionnels, ont également reçu des gâteaux de lune, du lait, des ballons et de l’argent (400 000 dongs soit environ 17 euros) de la part d’une religieuse de la paroisse.

« Je suis heureux d’être ici, c’est la première fois que je participe à un tel festival », explique le jeune vietnamien dont le père est décédé du sida et qui a été abandonné par sa mère. Tran Hien, qui semble pâle et maigre, ajoute qu’il compte donner l’argent reçu à sa grand-mère pour qu’elle puisse acheter de la nourriture pour eux deux.

Le festival de la mi-automne ou fête de la lune, célébré dans plusieurs pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est, tombe le soir du quinzième jour du huitième mois lunaire, qui correspond à la peine lune (soit le 10 septembre cette année). L’événement était organisé par les sœurs de Saint-Paul de Chartres. Les enfants invités sont issus de familles vivant sur des bateaux et qui ramassent des objets usagés pour vivre. Les parents de certains d’entre eux sont atteints du sida.

« Pour qu’ils puissent garder l’espérance d’une vie meilleure »

Sœur Agnès Tran Thi Binh, qui a participé à l’organisation, explique que ce festival est la plus grande fête de l’année pour ces enfants. « C’est pourquoi nous faisons de notre mieux pour apporter de la joie aux enfants dans le besoin, pour qu’ils puissent garder l’espérance d’une vie meilleure à l’avenir. » Sœur Binh explique que quatre religieuses de sa congrégation font des visites régulières à domicile auprès de trente femmes séropositives et de leurs enfants, pour leur donner de l’argent et de la nourriture et pour prier pour eux.

Thich Thoai Nghiem, une moniale bouddhiste de la pagode de Long Tho, à Hué, remarque que beaucoup de volontaires catholiques ont également organisé un festival pour cent enfants atteints de handicap physique dans sa pagode, le 7 septembre. Ils leur ont offert du riz, du lait, des nouilles instantanées, de l’huile de cuisson, de la sauce de poisson, du sucre, des friandises et des lanternes. Elle tient à saluer l’investissement de la communauté catholique locale pour permettre à tous les enfants de profiter de la fête, quelles que soient leurs origines ethniques ou religieuses. Elle précise que sa pagode offre des logements gratuits pour les enfants handicapés dont les familles sont dans le besoin.

Le père Joseph Phan Tan Hoa, qui entretient de bonnes relations avec la pagode, estime que ces enfants doivent avoir l’opportunité d’avoir des enfances heureuses afin de pouvoir mieux grandir plus tard. Le prêtre ajoute que des bienfaiteurs ont aussi fait des dons à la pagode durant l’événement.

Des familles affectées par la pandémie et le prix du carburant

Marie Mai Thi Hanh, responsable d’un groupe de jeunes de la paroisse Notre-Dame du Perpétuel Secours, confie que cent membres du groupe ont collecté des objets d’occasion auprès des familles locales durant l’été afin de pouvoir acheter des cadeaux pour des enfants atteints de cancer dans un hôpital local. Marie Han, âgée de 38 ans, ajoute qu’ils ont aussi emmené 25 enfants vivant sur des bateaux sur la plage de Canh Duong afin d’y partager un pique-nique et de jouer au football avec d’autres enfants. Cet été, le groupe a aussi proposé des cours de soutien à des enfants en difficulté scolaire.

Sœur Marie Nguyen Thi Lam, des Filles de Notre-Dame de la Visitation, souligne de son côté que six religieuses de sa congrégation ont donné de la nourriture à cent enfants afin qu’ils célèbrent la fête de la lune le 7 septembre. Ces enfants sont issus de familles de pêcheurs du district de Phu Vang, qui ne peuvent partir en mer à cause du prix du carburant. L’an dernier, ils avaient aussi été fortement affectés par la crise sanitaire. Sœur Marie Lam précise que beaucoup d’enfants ont dû quitter l’école et travailler dans des marchés locaux pour soutenir leur famille. D’autres ramassent des objets usagés et dorment sous des ponts.

Nguyen Duc Nhu, une élève âgée de 8 ans de l’école primaire Vinh Thanh, raconte que ses deux sœurs ont quitté l’école pour vendre des fruits au marché avec leur mère, pour pouvoir nourrir la famille. Leur père travaille comme ouvrier sur un chantier. « J’ai reçu des cahiers, des gâteaux de lune, du lait et d’autres provisions pour célébrer le festival de la mi-automne. Je suis heureuse avec eux », confie-t-elle en ajoutant qu’elle n’avait pas mangé de gâteau de lune depuis trois ans. La province de Thua Thien Hué compterait au moins 4 000 enfants vivant dans des conditions misérables, et près de 9 000 autres de familles pauvres.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews