Eglises d'Asie – Timor Oriental
Dili : le Timor oriental ratifie la Convention relative aux droits des personnes handicapées
Publié le 06/05/2022
Le 4 mai, le gouvernement du Timor oriental a annoncé une décision du Conseil des ministres, qui a approuvé la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CRPD), ainsi que le Protocole facultatif de la Convention, permettant d’examiner et transmettre des plaintes individuelles en cas de violations de la CRPD.
Les deux documents ont été soumis par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Adaljiza Albertina Xavier Reis Magno, afin de « promouvoir, protéger et garantir l’entière et égale jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales de toutes les personnes handicapées, et la promotion du respect de leur dignité inhérente ». Après l’accord du Conseil des ministres, les deux traités seront soumis au Parlement national pour une adoption officielle.
Auparavant, la commission parlementaire nationale couvrant les questions de handicap avait déjà ratifié la convention. Cette avancée a été permise grâce aux efforts de plusieurs ONG. Le 3 décembre 2021, l’Association des personnes handicapées du Timor oriental (ADTL) s’est tournée directement vers le Premier ministre Taur Matan Ruak après avoir organisé des manifestations sur le sujet.
« Les personnes handicapées surreprésentées parmi les plus démunis au Timor oriental »
Cesario da Silva, directeur général d’ADTL, a déclaré que la ratification de la convention internationale permettrait de « définir l’obligation spécifique des États sur la protection des droits des personnes handicapées ». Selon lui, cette ratification était nécessaire afin de mieux protéger les personnes handicapées de la discrimination et d’assurer un accès égal aux services publics dans le pays.
Bien que la Constitution est-timoraise stipule la non-discrimination et l’égalité de traitement des personnes handicapées mentales ou physiques, et que de telles violations sont passibles de peines jusqu’à six ans de prison, il n’y a pourtant aucun cadre juridique assurant de faire respecter leurs droits. Selon ADTL, sur 38 118 personnes handicapées dans le pays, près de 25 % n’ont pas accès à l’éducation.
En décembre dernier, un rapport de l’ONU a également montré qu’au Timor oriental, les personnes handicapées ont fait face à des risques spécifiques durant la pandémie de Covid-19, notamment en raison de ses conséquences économiques. « Cela comprend des difficultés d’accès aux services et matériels médicaux, aux informations sur la maladie, ainsi que des risques plus élevés d’hospitalisation et de décès en cas d’infection en raison de leur condition médicale », stipulait le rapport, en ajoutant que les personnes handicapées sont « surreprésentées parmi les plus démunis de la société est-timoraise ».
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Thomas Ora / Ucanews