Eglises d'Asie

Dili : le Vatican inaugure une nouvelle nonciature apostolique au Timor oriental

Publié le 24/09/2022




Le 20 septembre, Mgr Parra, Substitut à la Secrétairie d’État, a inauguré une nouvelle nonciature en présence du président Ramos-Horta et du cardinal Virgilio do Carmo da Silva, archevêque de Dili. Mgr Parra, en visite dans le pays, a évoqué « les excellentes relations bilatérales entre le Timor oriental et le Saint-Siège », qui se maintiennent vingt ans après l’indépendance. Il a encouragé l’Église locale dans son rôle « au service des plus pauvres et les plus vulnérables », alors que 42 % de la population vit encore sous le seuil de pauvreté.

Le 20 septembre à Dili lors de l’inauguration de la nouvelle nonciature au Timor oriental.

Le Saint-Siège a ouvert une nouvelle nonciature à Dili, la capitale du Timor oriental, afin de renforcer les liens avec le petit pays majoritairement catholique d’Asie du Sud-Est. Mgr Edgar Pena Parra, Substitut à la Secrétairie d’État, en visite dans le pays, a inauguré le siège de la nonciature le 20 septembre aux côtés du président José Ramos-Horta. Mgr Pena Parra a déclaré, durant la cérémonie d’inauguration, que la nouvelle ambassade du Vatican est un « don spirituel » du pape François pour la nation.

Le diplomate vénézuélien a souhaité que la nouvelle nonciature apostolique puisse être « un geste concret de la sollicitude et de la préoccupation que les Souverains Pontifes ont toujours eues pour le peuple du Timor oriental et les fidèles, ainsi qu’une démonstration de la préoccupation du pape François pour l’Église catholique locale ». L’archevêque a ainsi partagé un message de « salutations cordiales et de proximité spirituelle du pape François ».

La nouvelle nonciature à Dili, un bâtiment de couleur verte et totalement écologique, reflète pour lui « les excellentes relations bilatérales entre le Timor oriental et le Saint-Siège », qui ont été maintenues depuis vingt ans après la restauration de l’indépendance. Il a également confié qu’il espère que ce sera aussi une source d’encouragement pour l’Église locale, afin qu’elle continue d’œuvre au service des groupes marginalisés.

Il a également souhaité que la nonciature « puisse servir d’encouragement et de renouveau pour tous les fidèles », pour « continuer servir les plus pauvres et les plus vulnérables de ce pays ». Mgr Parra a également souligné que la foi catholique a constitué une part importante de l’identité nationale de la nation, dans le passé et comme aujourd’hui, en reconnaissant que la foi est « depuis plus de 500 ans une source de force et de réconfort pour la population, dans les bons comme dans les mauvais moments ».

« Ces bonnes relations doivent porter du fruit »

Le président Ramos-Horta, lauréat du Prix Nobel de la paix en 1996, a quant à lui souhaité que la nouvelle nonciature permette la nomination du premier nonce résidant dans le pays. Actuellement, un chargé d’affaires basé à Dili est nommé par le Vatican. Des nonces basés en Indonésie ou en Malaisie se sont chargés du Timor oriental après l’indépendance du pays en 2002, quand le pays a établi des liens diplomatiques officiels avec le Vatican. Des responsables de l’Église locale, des représentants du gouvernement et des diplomates ont également assisté à la cérémonie d’inauguration, ainsi que des prêtres et des religieuses. Le cardinal Virgilio do Carmo da Silva, archevêque de Dili, était également présent.

Le père Angelo Salshina, un responsable de l’archidiocèse, espère lui aussi que le Saint-Siège pourra bientôt nommer un nonce dans le pays. « Je pense que la voie est grande ouverte pour cela. Précédemment, la diplomatie du Vatican n’avait qu’un bureau loué dans le bâtiment d’un ordre religieux. Avec ce siège permanent, j’espère que cela se produira bientôt et qu’il y aura un représentant permanent ici », confie-t-il. « Bien sûr, le Vatican pourrait ainsi renforcer son rôle dans le pays en travaillant avec l’Église locale auprès des pauvres et des plus marginalisés », ajoute le père Salshina, président de la branche sociale de l’archidiocèse de Dili.

Hiron Goncalves, une étudiante de l’Université nationale du Timor oriental, basée à Dili, espère de son côté que des relations renforcées du pays avec le Saint-Siège puissent aussi amener l’Église locale à se préoccuper davantage des questions sociales. « Ces bonnes relations doivent porter du fruit. Un d’entre eux concerne la façon dont l’Église au Timor oriental peut se pencher davantage sur les problèmes de ce pays, qui est toujours en voie de développement depuis l’indépendance », explique-t-elle. « Comme c’est un pays majoritairement catholique, j’imagine que ce pays peut aller loin à l’avenir. Cette tâche, bien sûr, est entre les mains du gouvernement, mais cela dépend aussi de l’Église. »

Sur 1,3 million d’habitants, on compte près de 97 % de catholiques. Ancienne colonie portugaise du XVIe siècle jusqu’en 1975, le Timor oriental a été occupé par l’Indonésie jusqu’en 1999. Après un conflit violent pour l’indépendance, le pays a acquis sa souveraineté grâce à l’intervention des Nations unies. Malgré des riches ressources minières, le pays est considéré comme un des plus pauvres au monde. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP), près de 42 % de la population locale vit sous le seuil de pauvreté.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews