Eglises d'Asie

Dili : l’Église timoraise s’engage à veiller au bon déroulement des élections prochaines

Publié le 07/02/2023




Le 2 février, le cardinal Virgilio do Carmo da Silva, archevêque de Dili, a donné une conférence de presse dans la capitale du Timor oriental aux côtés de Jose Belo, président de la Commission nationale électorale (CNE), en soulignant que la Conférence des évêques timorais (CET) veut « défendre la paix et la stabilité durant la période électorale », à l’approche des prochaines élections parlementaires locales de mai 2023. « Ensemble, avec la CNE, nous contribuerons à créer un environnement favorable », a-t-il ajouté.

Le 2 février, le cardinal Virgilio do Carmo da Silva, archevêque de Dili (à droite) et le président de la Commission nationale électorale Jose Belo, durant une conférence de presse.

L’Église catholique au Timor oriental s’est engagée à travailler avec la Commission nationale électorale (CNE) afin d’assurer que les prochaines élections parlementaires du pays se déroulent de façon pacifique, alors que des violences ont eu lieu lors votes précédents.

Le cardinal Virgilio do Carmo da Silva, archevêque de Dili, interrogé lors d’une conférence de presse organisée le 2 février dans la capitale aux côtés de Jose Belo, président de la CNE, a confirmé que la Conférence des évêques timorais (CET) veut « défendre la paix et la stabilité durant la période électorale ». « Ensemble, avec la CNE, nous contribuerons à créer un environnement favorable pour les prochaines élections parlementaires », a-t-il insisté.

Bien que d’autres mesures doivent encore être annoncées, il est déjà prévu de développer diverses activités d’éducation civique et des équipes de surveillance durant les scrutins à travers le pays. L’évêque a souligné que ces initiatives seront entreprises sous la coordination de la Commission pour la justice et la paix de l’archidiocèse de Dili. Le premier cardinal est-timorais a confié que l’Église locale priera aussi spécialement pour la paix durant la campagne électorale, dans toutes les paroisses du pays.

L’élection des 65 membres du Parlement aura lieu en mai 2023, mais cette date n’a pas encore été confirmée par le président Jose Ramos-Horta. Ce dernier doit encore entendre les opinions des différents partis politiques avant d’annoncer la date officielle durant les prochaines semaines.

Une vie politique qui reste confuse malgré l’indépendance en 2002

L’histoire politique du Timor oriental est semée de conflits, en raison des tensions qui se poursuivent entre les anciens militants et combattants pour l’indépendance, acquise en 2002. La longue rivalité entre Xanana Gusmao, du parti CNRT (Congrès national de reconstruction timoraise) et Mari Alkatiri du parti Fretilin (Front révolutionnaire pour l’indépendance du Timor oriental) a semé la confusion politique et conduit à des actes de violence.

En mai 2018, le pays a réorganisé des élections seulement dix mois après les élections du 23 juillet 2017. Cela s’est produit quand le gouvernement Fretilin de Mari Alkatiri, qui a emporté les élections de 2017 de justesse mais pas la majorité absolue au Parlement, n’a pu rassembler suffisamment de soutiens durant les mois qui ont suivi pour voter la moindre loi, y compris un budget.

La campagne précédant le scrutin de mai 2017 a aussi été entachée par des violences. Des partisans du parti Fretilin ont jeté des pierres à des membres de la coalition politique AMP de l’opposition (dont le parti CNRT), à Viqueque et Baucau. Un enfant de trois ans a notamment été hospitalisé. Un autre jour, des partisans de Fretilin ont attaqué des soutiens de la coalition AMP à Viqueque, en endommageant deux camions et en blessant 18 personnes. En 2006, des violences politiques ont causé cinq morts et la destruction d’une centaine de bâtiments, en forçant près de 21 000 résidents à fuir la capitale.

L’analyste politique Camilo Ximenes, de l’Université nationale du Timor oriental, interrogé le 3 février, doute que les élections de cette année seront sans incident, vu la communication inefficace entre les dirigeants des partis politiques en lice, ce qui risque d’affecter les gens sur le terrain. « C’est pourquoi il est probable qu’il y ait de nouvelles violences comme lors des précédentes élections », estime-t-il, en ajoutant que Xanana Gusmao et Mari Alkatiri sont toujours des rivaux acharnés et qu’il y aura forcément des tensions entre eux durant la campagne.

Il espère que l’Église catholique au Timor jouera un plus grand rôle en essayant d’assurer des élections pacifiques et sûres, alors que la population timoraise, qui compte 1,4 million d’habitants, est très majoritairement catholique. « L’Église en particulier peut être sollicitée pour régler les problèmes qui peuvent avoir lieu durant et après les élections », insiste-t-il.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Archidiocèse de Dili / Ucanews