Eglises d'Asie

Diocèse de Gwangju : une exposition coréenne rappelle les premières persécutions

Publié le 13/11/2021




Le 2 novembre, Mgr Hyginus Kim Hee-joong, évêque de Gwangju, dans le sud-ouest de la Corée du Sud, a inauguré une série de représentations de fresques des catacombes romaines, présentées dans un cimetière du canton de Damyang. Pour le père André Heo Woo-yeong, responsable du cimetière, ces fresques aideront les fidèles coréens à mieux connaître les chrétiens de l’Église primitive. Une initiative significative alors que l’Église locale fête, cette année, les 200 ans de la naissance de saint André Kim, tué à cause de sa foi en 1846.

Mgr Hyginus Kim Hee-joong, évêque de Gwangju visite le cimetière de Damyang (Gwangju), le 2 novembre 2021.

L’archidiocèse de Gwangju a installé 14 représentations de fresques des catacombes de Rome, afin de décorer un cimetière catholique dans le but d’aider les fidèles à prier et à mieux découvrir les premiers temps de l’Église et les persécutions des chrétiens. Le 2 novembre, le jour de la commémoration des défunts, Mgr Hyginus Kim Hee-joong, évêque Gwangju, a béni les fresques installées sur un mur en briques derrière le cimetière, dans le canton de Damyang. Les représentations sont basées sur des scènes de la Bible, sept de l’Ancien Testament et sept du Nouveau, dont l’arche de Noé, l’Exode, l’histoire de Jonas, la parabole de la brebis perdue, le miracle de la multiplication des pains et la résurrection de Lazare.

Selon le journal Catholic Times of Korea, il s’agit d’une initiative de Mgr Kim, qui a pris des photos des catacombes à Rome alors qu’il y étudiait. L’évêque a obtenu un doctorat en histoire de l’Église au sein de l’Université urbanienne de Rome (de 1976 à 1986). Ses photos ont été améliorées par une équipe de professionnels et transférés sur un format en briques. Le père André Heo Woo-yeong, directeur du cimetière, explique que les fresques aideront les fidèles à mieux connaître les chrétiens de l’Église primitive, et comment ils se rassemblaient en secret pour éviter les persécutions des dirigeants de l’époque.

Le prêtre sud-coréen rappelle que les chrétiens ont laissé de nombreuses fresques et sculptures dans les catacombes romaines, afin d’exprimer leur témoignage de foi, confiants en la résurrection au-delà de la mort. Il ajoute que sous l’autorité de Mgr Kim, l’archidiocèse a achevé l’installation des fresques avant la Toussaint. Mgr Kim a expliqué que celle de la Vierge à l’Enfant est l’une des premières représentations de la Vierge Marie dans l’histoire de l’Église.

Persécutions romaines et coréennes

L’installation de fresques évoquant les catacombes et les persécutions romaines est particulièrement significative en Corée du Sud, où le catholicisme a subi les persécutions et le martyre de la part des dirigeants confucéens. Le christianisme serait arrivé en Corée durant l’invasion japonaise en 1592, durant laquelle des Coréens auraient été baptisés, probablement par des soldats chrétiens japonais. Un mouvement laïc indigène a alors vu le jour. Deux siècles plus tard, Yi Seung-hun, baptisé en Chine en 1784, a commencé à convertir d’autres personnes autour de lui. Alors que la foi s’est répandue, les catholiques ont subi les persécutions de la part de dirigeants qui voyant leur religion comme une influence subversive. Les persécutions des XVIIIe et XIXe siècles ont entraîné plusieurs milliers des martyrs. Celle de 1866, la plus importante, a fait près de 8 000 victimes. Aujourd’hui, près de 56 % de Sud-Coréens, sur 58 millions d’habitants, se disent sans religion, pour 20 % de protestants, 8 % de catholiques et 15,5 % de bouddhistes.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Archidiocèse de Gwangju