Eglises d'Asie

Diocèse de Kontum : 60 nouveaux catholiques baptisés durant la nuit pascale dans le centre du Vietnam

Publié le 08/04/2021




Dans le district de Krong Pa, dans la province de Gia Lai, dans le centre du Vietnam, la communauté catholique locale s’est réjouie du baptême de 60 membres de l’ethnie Jaraï, durant la vigile pascale. Une célébration qui est vue comme un signe d’espérance face à des circonstances particulièrement difficiles pour les villageois, entre de nouvelles restrictions sanitaires locales (imposées du 14 février au 9 mars), un faible rendement agricole et une baisse des prix qui affectent les fermiers et éleveurs, dont 80 % appartiennent à des groupes ethniques minoritaires dont la communauté Jaraï.

Durant la vigile pascale, 60 catholiques de l’ethnie Jaraï ont reçu le sacrement du baptême. La célébration a eu lieu dans l’antenne paroissiale d’Anphongso, dans le diocèse de Kontum. Cette mission est située à Ia RSai, un village du district de Krong Pa (dans la province de Gia Lai, dans le centre du Vietnam). Le village compte près de 6 175 habitants, dont 80 % appartiennent à des groupes ethniques minoritaires, vivant majoritairement de l’élevage et de l’agriculture. « Le père Vincent Bui Thanh Quang, curé de l’antenne paroissiale d’Anphongso, a présidé la célébration », explique le père Jos Huu Hoan, membre de la congrégation des Rédemptoristes. « Ces frères et sœurs ont passé beaucoup de temps à apprendre le catéchisme et à s’intégrer aux différentes activités pastorales de la paroisse. Aujourd’hui, le jour où nous célébrons le Christ ressuscité, ils sont devenus enfants de Dieu », se réjouit-il.

Pandémie, sécheresse et baisse des prix

Pour la communauté locale, le baptême est un signe d’espérance en ces temps particulièrement difficiles. D’autant plus que cette région du Vietnam s’est vu imposée de nouvelles restrictions du 14 février au 9 mars en raison de la pandémie. C’est pourquoi la production agricole et la situation économique des familles locales ont été particulièrement affectées par ces nouvelles restrictions. D’autant plus que cela s’ajoute à des conditions météorologiques de plus en plus mauvaises, avec des sécheresses régulières, sans compter des techniques agricoles dépassées qui ne parviennent plus à produire un rendement suffisant. Les prix des produits agricoles ne sont pas stables et cela a également affecté la vie des petites communautés locales dont celles du village de Ia RSai. La plupart des fermiers du village cultivent du manioc (khoai mi) – dont les racines permettent de produire du tapioca. Ils ont subi durement la chute des prix.

« Durant les dernières récoltes, la sécheresse et les parasites ont réduit la production de tapioca. Dans ma famille, nous avons plus d’un hectare de terrain pour faire pousser du manioc. Mais nous n’avons pu récolter que 8 tonnes de tubercules de manioc », explique Ksor H’Ly, qui vit au village de Ktinh. « Les revenus ont été divisés pratiquement de moitié par rapport aux récoltes précédentes. À l’époque, les prix étaient pourtant déjà très bas. On compte en moyenne entre 1 000 et 1 400 dongs [entre 3 et 5 centimes d’euro] par kilogramme. Donc après avoir déduit les coûts d’investissement, ma famille n’a pu gagner que quelques millions de dongs », soit deux à trois cents euros.

« La route qui mène au village est pratiquement non pavée. C’est donc très difficile de se déplacer, surtout durant la saison des pluies. De plus, les négociants ont tendance à faire pression sur les fermiers pour faire baisser leurs prix », ajoute-t-elle. À Ia RSai, le président du Comité populaire municipal souligne pourtant que grâce au soutien de la population locale, le nouveau Programme rural de construction a produit des fruits. Ces dernières années, quelques experts ont également aidé les fermiers (catholiques et non catholiques) à changer leurs habitudes et techniques agricoles, en adoptant de nouvelles technologies. Dans l’esprit du temps pascal, les catholiques d’Anphongso espèrent que cela pourra entraîner une vie meilleure pour les habitants.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Asianews