Eglises d'Asie

Économie : la baisse de la demande étrangère entraîne une crise de l’emploi au Vietnam

Publié le 16/12/2022




Face à la baisse de la demande étrangère, près de 1 200 entreprises ont réduit ou interrompu leur production au Vietnam. Cette situation entraîne une nouvelle crise de l’emploi, notamment dans le secteur du textile, alors que le pays semblait avoir retrouvé des niveaux élevés de production après la pandémie. Sur 40 000 employés licenciés, 30 000 sont des femmes de plus de 35 ans, qui affirment que le contexte est pire que durant la pandémie, quand les ouvriers confinés chez eux recevaient des aides alimentaires et financières.

Des ouvriers dans une usine électronique de la province de Bac Ninh, au Vietnam en décembre 2021.

L’industrie vietnamienne, particulièrement exportatrice, est fortement affectée par une forte baisse de la demande européenne et américaine, ce qui entraîne des conséquences négatives sur l’emploi dans le pays. Selon la Confédération générale du travail du Vietnam (CGTV) – l’unique syndicat autorisé, fondé en 1946 par le Parti communiste (PCV) –, au moins un demi-million d’ouvriers ont été affectés par la crise.

Près de 1 200 entreprises ont réduit ou interrompu leur production, en particulier dans les secteurs du textile, de la chaussure et de l’ameublement. Alors que les exportations vers les États-Unis et vers l’Europe ont diminué respectivement de 30 à 40 % et de plus de 60 %, la situation risque d’empirer. Certains fabricants d’envergure internationale, comme Nike, ont placé leurs employés en congés payés à tour de rôle, tandis que d’autres, comme Samsung – plus grand investisseur étranger au Vietnam –, ont interrompu leur production dans des usines situées dans le nord du pays.

Bien que les autorités s’attendent à ce que la situation s’améliore au cours des prochains mois, alors que les stocks seront faibles et que les commandes devraient vraisemblablement reprendre. Il y a pourtant peu de raisons d’être optimiste face à l’incertitude des approvisionnements et au coût des matériaux bruts, sans compter l’évolution de la guerre en Ukraine et ses répercussions internationales.

Le secteur du textile parmi les plus affectés par la crise

Au cours des dernières années, les exportations de plusieurs pays asiatiques ont soutenu la croissance, et la chute récente de la demande est un coup dur inattendu, en particulier pour le Vietnam. Le pays, l’une des économies ayant connu la croissance la plus rapide en Asie du Sud-Est, est notamment en tête dans la région en termes d’investissements et de production par des entreprises étrangères.

Avec une population importante (100 millions d’habitants) et jeune, le Vietnam compte une main-d’œuvre qualifiée et motivée. Les femmes ouvrières, qui représentent 80 % de la main-d’œuvre dans le secteur du textile, ont été particulièrement affectées par la crise économique. Pourtant, même avec des salaires réduits, équivalents à près de 200 dollars US par mois, elles parviennent à subvenir aux besoins de leur famille tout en maintenant leur rôle social et leur autonomie.

Sur 40 000 employés licenciés, 30 000 sont des femmes âgées de plus de 35 ans. Pour beaucoup d’entre elle, le contexte est pire que durant la pandémie, quand les ouvriers confinés chez eux recevaient des aides alimentaires et financières. Ces initiatives ont facilité la reprise économique après fin 2021 ; ainsi, en quelques mois, le Vietnam semblait avoir retrouvé des niveaux élevés de production. Mais cet élan s’est confronté à la chute de la demande, l’inflation a augmenté ainsi que le taux de chômage, plaçant de nombreuses familles dans l’incertitude et dans le besoin.

(Avec Asianews)