Eglises d'Asie – Singapour
Économie : les autorités singapouriennes craignent une fuite des cerveaux
Publié le 14/03/2023
L’influence de Singapour dépasse largement la taille de son territoire ou son rôle en tant que plaque tournante régionale du commerce de gros, de la finance et de l’industrie, en particulier dans le domaine des services financiers. Son influence dépend en partie de la présence de diplômés et professionnels hautement qualifiés, issus de quelques-unes des meilleures universités d’Asie.
Elle est aussi liée à son système éducatif et commercial, qui compte parmi les plus exigeants au monde, sans compter un des meilleurs passeports. Par exemple, le PDG de Tik Tok, Shou Zi Chew, et celui de PepsiCo, Tan Wern Yuen, font partie des Singapouriens ayant des rôles de dirigeants majeurs à l’étranger.
Pourtant, alors que la cité État s’efforce de répondre aux besoins locaux d’employés qualifiés, les autorités singapouriennes craignent une fuite des cerveaux, la perte d’un grand nombre de professionnels et de jeunes diplômés, susceptibles de rejoindre des entreprises et multinationales basées à l’étranger.
Ce paradoxe s’ajoute à des relations compliquées entre la population active locale et étrangère, et à un faible taux de natalité – une tendance qui persiste depuis longtemps malgré les tentatives du gouvernement. Par conséquent, le pays doit se reposer sur de plus en plus de travailleurs étrangers originaires de différents pays.
Le nombre de Singapouriens cherchant à travailler à l’étranger a augmenté de 72 %
Aujourd’hui, beaucoup se demandent pourquoi un lieu qui importe autant de talents étrangers exporte également autant des siens. Le nombre de Singapouriens cherchant à étudier ou à travailler à l’étranger a augmenté de 72 % entre 2020 et 2022.
Cependant, selon une étude réalisée en 2022 par la Chambre Américaine de Commerce à Singapour, sur 60 % des entreprises étudiées par le rapport, plus de la moitié de leur main-d’œuvre senior est composée de citoyens singapouriens et de résidents permanents, tandis que le nombre de Singapouriens occupant des positions dirigeantes à l’étranger n’a pas augmenté à l’échelle régionale ou globale.
L’enquête constate également que Singapour a ses propres méthodes, soutenues par son système éducatif et internalisées par le secteur des affaires local, ce qui peut représenter un frein par rapport à d’autres cultures d’entreprise à l’étranger.
Ainsi, bien qu’à Singapour, la formation et la participation soient encouragées, il n’en va pas forcément de même pour les initiatives personnelles, qui privilégient une approche plus directe et immédiate pour répondre aux besoins, et qui s’appuient davantage sur le dynamisme et la résolution de projets que sur un comportement formaliste et sur des plans de carrière.
(Avec Asianews)