Eglises d'Asie – Corée du sud
Économie : près de 11,3 % des jeunes Sud-Coréens sont fortement endettés
Publié le 05/11/2022
Vivre en Corée du Sud n’est pas toujours aisé pour les jeunes coréens, non seulement d’un point de vue professionnel face à un marché du travail particulièrement compétitif, mais aussi parce que beaucoup de petites et moyennes entreprises ne proposent pas les mêmes salaires que les grandes sociétés qui acceptent de bien payer leurs employés.
Les jeunes sont aussi confrontés à une situation financière qui devient de plus en plus précaire, comme le suggèrent plusieurs séries télévisées sud-coréennes qui évoquent des dettes privées importantes. Ainsi que l’a rapporté la Banque de Corée le mois dernier, 381 000 foyers sont exposés à des difficultés financières à cause d’une dette excessive. Cela représente 3,2 % de l’ensemble des foyers coréens.
Selon la Banque centrale, ce sont des gens qui ne peuvent rembourser leurs prêts même en revendant tous leurs biens. Le nombre de personnes pour qui le niveau d’endettement a atteint un niveau critique est élevé. De plus, l’endettement est un souci quotidien pour beaucoup de Sud-Coréens ayant la vingtaine ou la trentaine. Selon le journal local Hankyoreh, près de 11,3 % des personnes appartenant à ces groupes d’âge ont des problèmes de dette, une situation qui traîne souvent sur plusieurs années, et qui a de fortes répercussions en termes de statut socio-économique.
387 000 Sud-Coréens de moins de 30 ans avec trois prêts à rembourser en juin 2022
La propension des jeunes coréens à emprunter pourrait aussi être critiquée comme une forme de dépendance aux jeux d’argent, mais dans le contexte coréen, il y a des nombreux facteurs qui les poussent dans cette direction, à commencer par le marché du travail. Ce dernier est extrêmement compétitif et de nombreux jeunes finissent par accepter des emplois mal payés ; face à cette situation, beaucoup d’entre eux se tournent vers l’emprunt comme porte de sortie. Avec le capital emprunté, certains investissent en bourse et dans les cryptomonnaies, surtout ces dernières années.
Avant fin 2020, près de 319 000 Coréens âgés de moins de 30 ans avaient déjà trois emprunts auprès de plus de trois institutions financières, en vue d’investir dans des actions – un chiffre qui a atteint 387 000 en juin dernier. Cela représente une augmentation de 21 % pour cette catégorie d’âge, contre une hausse de 5 % pour les autres catégories pour la même période, ce qui indique que les jeunes sont plus exposés.
Entre 2020 et 2021, la bourse coréenne enregistrait des résultats qui permettaient aux endettés d’avoir un bon retour sur un investissement, sans compter que la valeur des cryptomonnaies continuait d’augmenter. Mais en 2022, les tendances se sont inversées et beaucoup de jeunes sud-coréens ont tout perdu.
Le Korea Composite Stock Price Index (Kospi), le principal indice boursier du pays, a perdu près d’un tiers de sa valeur par rapport au pic de l’été 2021, ce qui a affecté beaucoup de jeunes entre la vingtaine et la trentaine – et qui représentent environ 41 % des investisseurs du Kospi. Les choses ont été pires pour ceux qui ont investi dans les cryptomonnaies, qui ont subi des pertes encore plus grandes. Selon les chiffres du tribunal des faillites de Séoul, les affaires de faillites individuelles concernant des jeunes de moins de 30 ans ont augmenté rapidement cette année, avec près de 19,6 % des mises en faillite, contre 10,7 % en 2020.
(Avec Asianews)