Eglises d'Asie – Indonésie
Élections : 192,8 millions d’Indonésiens votent pour leur nouveau président
Publié le 18/04/2019

Ma’ruf Amin, ancien président du Conseil indonésien des oulémas (MUI), a notamment déclaré plusieurs « fatwas » contre l’ancien gouverneur de Jakarta, Basuki « Ahok » Tjahaja Purnama, un catholique d’origine chinoise. Par ce geste, Ma’ruf Amin a légitimé les revendications de ceux qui affirmaient que parce qu’il était chrétien, le gouverneur de Jakarta ne pouvait pas rester au pouvoir – l’Indonésie est le pays comptant le plus de musulmans au monde. Selon les analystes, le fait d’avoir choisi Ma’ruf Amin devrait permettre à Joko Widodo de contrôler l’influence énorme des groupes fondamentalistes comme Hizbut Tahrir (Hti) ou le Front de défense de l’islam (FPI), entre autres. Ma’ruf Amin est également une figure centrale de l’organisation Nahdlatul Ulama (Nu). Le groupe, qui compte plus de 90 millions de membres, est le plus grand mouvement islamique modéré au monde. Le duo Jokowi-Amin représente donc à la fois les mouvements nationalistes et religieux du pays. De son côté, Prabowo Subianto a décidé de nommer le milliardaire Sandiaga Uno comme futur vice-président en cas de victoire. Le candidat a suscité les craintes d’un nouveau régime autoritaire, notamment en raison des accusations affirmant que Subianto s’était rendu coupable d’enlèvements d’étudiants et d’autres violations des droits de l’homme durant sa carrière militaire. Durant les élections de 2014, Jokowi Widodo, qui représentait le changement en n’ayant aucun lien avec le régime dictatorial de Suharto, remportait 53 % des voix, devenant le premier président indonésien non militaire. S’il remporte les élections de cette année et entame un second mandat, Widodo projette d’achever son vaste plan d’infrastructures : 950 km de routes à péages, 3 400 km d’autoroutes, 40 km de ponts, 10 nouveaux aéroports, 19 ports maritimes et 17 barrages. Pour beaucoup d’Indonésiens, c’est quelque chose de nouveau : aucun président indonésien n’avait jamais osé la coordination de tant de projets d’envergure, à cause de la corruption répandue dans tous les partis politiques du pays.
(Avec Asianews)
CRÉDITS
Konradus Epa / Ucanews
