Eglises d'Asie

En Asie du Sud-Est, près de 4,7 millions de nouveaux pauvres en 2021 à cause de la pandémie

Publié le 18/03/2022




En 2021, l’Asie du Sud-Est a enregistré près de 9,3 millions d’emplois perdus à cause de la crise sanitaire avec environ 4,7 millions d’habitants qui ont plongé dans l’extrême pauvreté, selon un rapport présenté par la Banque asiatique du développement (ADB). « La pandémie a creusé les inégalités et aggravé les niveaux de pauvreté », explique Masatsugu Asakawa, président d’ADB. Parmi les plus affectés, on compte les ouvriers non qualifiés, les commerçants et ceux qui travaillent dans l’économie informelle.

Un marché de Phnom Penh en 2020.

La crise sanitaire a fait basculer près de 4,7 millions d’habitants d’Asie du Sud-Est dans l’extrême pauvreté en 2021, avec 9,3 millions d’emplois perdus, selon la Banque asiatique du développement (ADB), qui a présenté un rapport lors d’un Symposium sur le développement en Asie du Sud-Est. La propagation du variant Omicron risque d’affecter encore davantage la croissance économique de la région avec une nouvelle chute de 0,8 % en 2022, selon le rapport d’ADB.

Le rendement économique de la région en 2022 devrait rester plus de 10 % inférieur au point de référence hors pandémie. Parmi les plus affectés, on compte les ouvriers non qualifiés, les commerçants, ceux qui travaillent dans l’économie informelle ainsi que les petits commerces sans présence numérique. « La pandémie a entraîné une forte augmentation du chômage, elle a creusé les inégalités et aggravé les niveaux de pauvreté, en particulier parmi les femmes, les jeunes et les personnes âgées à travers l’Asie du Sud-Est », explique Masatsugu Asakawa, président d’ADB.

« ADB continuera de travailler avec les responsables politiques alors qu’ils tentent de reconstruire et améliorer les systèmes de santé tout en rationalisant les réglementations nationales, afin de renforcer la compétitivité des entreprises. Nous encourageons les gouvernements d’Asie du Sud-Est à investir dans des infrastructures intelligentes et vertes et à adopter les technologies innovantes afin de redynamiser la croissance économique », a-t-il ajouté.

« Les investissements médicaux peuvent favoriser la croissance »

Les analystes estiment toutefois que le rapport d’ADB semble excessivement optimiste. « Si on regarde les chiffres et ce que disent les gouvernements, la tendance semble plutôt à la baisse », souligne l’un d’entre eux, qui préfère rester anonyme. Il ajoute que l’Asie du Sud-Est compte une population de plus de 650 millions d’habitants et que le Cambodge a environ 17 millions d’habitants ; et pourtant, il affirme que certaines des projections du Cambodge sont élevées comparées aux chiffres d’ADB. En juillet dernier, le gouvernement cambodgien a déclaré que six millions de Cambodgiens employés dans le secteur informel de l’économie ont perdu ou risque de perdre leur travail à cause de la pandémie.

Le rapport d’ADB note que deux ans après le début de la crise sanitaire, les perspectives de croissances sont plus favorables pour les économies adoptant largement les nouvelles technologies, avec des exportations résilientes ou des riches ressources naturelles. Le rapport ajoute que les économies à travers la région se rétablissent. « Pourtant, la région subit des turbulences entre l’émergence des nouveaux variants, la pression des taux d’intérêt à l’échelle globale, les perturbations de la chaîne logistique, l’augmentation des prix des marchandises et l’inflation », poursuit ADB.

Selon l’organisation, 59 % de la population de la région était pleinement vaccinée au 24 février 2022. Dans son rapport, ADB appelle les gouvernements d’Asie du Sud-Est à allouer davantage de ressources afin de soutenir les systèmes de santé, pour les aider à améliorer la prévention et le contrôle des maladies et la réponse épidémique. « Les investissements médicaux peuvent favoriser la croissance économique en augmentant le taux de participation au marché du travail et la productivité », estime le rapport. « La croissance économique en Asie du Sud-Est pourrait augmenter d’1,5 % si les dépenses médicales dans la région atteignent environ 5 % du PIB, contre 3 % en 2021. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

allPhoto Bangkok / Pixabay