Gwangju : l’Association des fermiers catholiques contre la crise alimentaire dans la péninsule coréenne

Un jeune Sud-Coréen dans un champ, dans une ferme biologique de la province de Hongcheon (octobre 2012).

Un groupe de fermiers catholiques, parrainé par l’Église sud-coréenne, fait la promotion de l’agriculture biologique comme moyen écoresponsable de faire face à la pénurie alimentaire causée par la crise climatique dans la péninsule coréenne. L’Association des fermiers catholiques (CFA) a ainsi développé un type d’agriculture durable basé sur la préservation de l’environnement et une méthode de consommation responsable. Un système baptisé par le groupe « agriculture de vie », selon la Catholic Peace Broadcasting Company (CPBC, un groupe de médias catholiques coréens) de Gwangju.

Le terme « agriculture de vie » se réfère à une agriculture salvatrice employant des méthodes agricoles écoresponsables, afin de produire de la nourriture sainement et en toute sécurité. « Nous agissons ainsi parce que nous devons vivre, la nature doit vivre, et l’agriculture doit continuer pour les générations futures. Nous disons que c’est pour la préservation de Création originelle, mais en fin de compte, les hommes doivent pratiquer cette agriculture de vie pour pouvoir survivre », estime Gyeongho Kim, vice-président du groupe CFA, fondé en 1966 dans l’archidiocèse de Gwangju.

La sécheresse prolongée qui se poursuit dans la péninsule coréenne est considérée comme un effet direct des changements climatiques. Cette situation contribue, avec l’inflation, à une forte hausse de prix à la consommation et à des pénuries alimentaires. Huit villes coréennes se retrouvent ainsi menacées par une grande sécheresse, et onze villes ont été placées en situation alerte par le gouvernement de Séoul, selon le Portail d’information national mis en place en Corée (National Drought Information Portal of Korea).

La Corée du Nord en état d’alerte

La Corée du Nord voisine est également en état d’alerte et se prépare à l’une des pires sécheresses ayant frappé le pays en quarante ans. La qualité et la quantité des produits agricoles ont été affectées par la situation, entraînant des rendements plus faibles et une augmentation des prix. Le coût des produits alimentaires pour la consommation quotidienne a donc augmenté de manière exponentielle en 2021. Le prix de certains légumes comme les oignons a augmenté de 99 % en juin 2022, par rapport à la même période en 2021, selon Arirang News.

L’inflation en Corée a atteint son taux le plus élevé depuis 24 ans avec 6 %, et elle pourrait atteindre 7 % selon un rapport de Statistics Korea. Cela entraîne une hausse des prix des produits de base, de biens de consommation et du pétrole brut. Le pays a également subi des feux de forêt qui ont détruit 16 755 hectares, soit l’équivalent de 23 466 terrains de football, en mars à Uljin et dans les régions côtières. Selon le Service coréen des forêts, 236 incendies se sont déclenchés dans le pays cette année, soit 2,4 fois de plus qu’en 2021, selon l’agence de presse Yonhap News.

Le groupe CFA, de son côté, s’efforce donc de créer un environnement agricole durable tout en sensibilisant les producteurs et les consommateurs, habitués à la production et à la distribution de masse, et à un écosystème de consommation qui détruit l’environnement. Le groupe des fermiers catholiques coréens a défendu les droits des agriculteurs sud-coréens durant des décennies, tout en s’opposant à l’usage de produits chimiques et de graines hybridées pour faire du profit. Le groupe s’oppose aussi aux tentatives des autorités coréennes d’importer des produits alimentaires plutôt que de soutenir les communautés agricoles. Les membres du CFA se sont également opposés à la destruction des terres agricoles au service de l’industrialisation et de l’urbanisation.

(Avec Ucanews)