Eglises d'Asie

Gwangju : les catholiques sud-coréens honorent les victimes du soulèvement démocratique de 1980

Publié le 27/05/2021




Le 18 mai, les diocèses de Gwangju et de Daegu ont célébré des messes spéciales afin de marquer le 41e anniversaire du soulèvement de Gwangju (18-26 mai 1980). Le mouvement de Gwangju a été mené par des étudiants contre la dictature du général Chun Doo-hwan. Ce dernier a pris le pouvoir en 1979 après l’assassinat du président Park Chung-hee, lui-même dictateur militaire de 1963 à 1979. La répression a causé au moins 600 victimes.

Le 18 mai à Daegu, une messe spéciale a été célébrée en Corée du Sud afin de commémorer le soulèvement démocratique de Gwangju.

Les catholiques sud-coréens ont participé à des messes commémoratives célébrées en l’honneur de plusieurs milliers de victimes tuées durant un soulèvement prodémocratie en 1980. De leur côté, les autorités catholiques du pays ont demandé des excuses officielles, 41 ans après le massacre. Les Commissions Justice et Paix des archidiocèses de Gwangju et de Daegu ont organisé des messes spéciales afin de commémorer le mouvement pour la démocratisation de Gwangju (ou soulèvement de Gwangju). « La vérité sur le soulèvement de Gwangju doit être présentée honnêtement à l’ensemble de la nation, et les responsables de ces atrocités doivent présenter leurs excuses sincères », a exigé Mgr Kim Hee-jung, archevêque de Gwangju, durant une homélie prononcée lors d’une célébration, le 18 mai. Ainsi, l’archidiocèse a marqué le 41e anniversaire du mouvement avec une messe et un débat en présence de près de 300 fidèles. Mgr Kim a demandé aux catholiques de se souvenir et de se demander si aujourd’hui, les Coréens vivent selon l’esprit de ce mouvement prodémocratie lancé il y a plus de quatre décennies. L’archevêque a souligné que le mouvement de 1980 a posé les fondations de la démocratie en Corée du Sud. « Nous devons honorer l’esprit de Gwangju, parce que la démocratie coréenne en a émergé. C’est à l’image du chemin entrepris par Jésus en donnant sa propre vie pour nous », a salué Mgr Kim.

« Nous devons honorer l’esprit de Gwangju »

Le soulèvement de Gwangju a eu lieu du 18 au 26 mai 1980 dans la ville de Gwangju, dans le sud-ouest de la Corée du Sud, en opposition à la dictature militaire du général Chun Doo-hwan, qui a pris le pouvoir après l’assassinat du président Park Chung-hee le 26 octobre 1979, et qui a dirigé la Corée du Sud sous loi martiale jusqu’en 1988. Park Chung-hee était lui-même un dictateur militaire, auteur d’un coup d’État en 1961. Il a dirigé le pays en tant que troisième président sud-coréen de 1963 à 1979 avant son assassinat, qui aurait été commandité par des haut gradés de la KCIA (Korea Central Intelligence Agency). Le mouvement de Gwangju, à l’origine, a été mené par des étudiants de l’université de Chonnam, protestant contre la loi martiale et le régime militaire, provoquant une forte répression des forces de l’ordre. De nombreux manifestants ont été tués, blessés ou violés. Choqués par la répression violente, plusieurs centaines d’habitants de Gwangju ont rejoint les manifestants et tenté de résister en attaquant des armureries et des commissariats. Le gouvernement militaire a réagi brutalement, et au moins 600 personnes auraient été tuées durant le massacre. Le régime militaire a ensuite dénoncé les communistes et leurs partisans comme auteurs de la rébellion. Le général Chun Doo-hwan a cédé le pouvoir après les réformes démocratiques et les élections présidentielles de 1987. Il a été condamné à mort en 1996 pour son rôle dans le massacre de 1980, avant d’être gracié par le président Kim Young-sam. En 2011, l’Unesco a enregistré les archives du soulèvement démocratique de 1980 – gardées à l’hôtel de ville de Gwangju – comme patrimoine documentaire relatif aux droits de l’homme, dans le cadre de son programme « Mémoire du monde ».

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Archidiocèse de Daegu