Eglises d'Asie – Vietnam
Hanoï : des scientifiques vietnamiens luttent contre la pollution des eaux souterraines
Publié le 11/12/2020
Des experts vietnamiens et australiens travaillent ensemble sur un projet destiné à améliorer la qualité de l’eau dans plusieurs régions fortement polluées au Vietnam. L’université UTS (University of Technology Sydney) et ses partenaires vietnamiens ont développé le plan « Clean water and technology 4.0 » (Eau potable et technologies propres), qui a déjà été appliqué à Hanoï et dans le Delta du Fleuve Rouge. Cette coopération a permis d’améliorer les systèmes de filtration de l’eau et l’accès à l’eau potable pour les foyers et les communautés de la province de Ha Nam et de la capitale vietnamienne, Hanoi. C’est le cas notamment pour au moins 300 familles et trois bâtiments publics, dont une école maternelle de Phuong Tu, dans le district de Ung Hoa, à Hanoi. Grâce au nouveau système de filtration de l’eau, plus de 800 enfants de l’école maternelle ne sont plus exposés à une eau polluée et aux risques de maladies hydriques. « Nous sommes très heureux que notre école dispose enfin d’un accès à l’eau potable, c’est essentiel pour garantir l’hygiène des enfants et des enseignants », confie la principale de l’école, Mme Nhung. « Les parents de nos élèves se sentent plus rassurés maintenant, quand ils nous envoient leurs enfants. »
Le Delta du Fleuve Rouge fortement affecté
Les systèmes de traitement et de filtration de l’eau au Vietnam sont une question primordiale alors que le pays subit un haut niveau de pollution environnemental et hydrique, en particulier dans les régions urbaines et dans les grandes villes comme Hanoi et Hô-Chi-Minh-Ville. Ce problème affecte les adultes et les plus âgés, mais encore davantage les enfants, qui sont les premiers à en faire les frais. L’un des lieux les plus touchés est le district de Ung Hoa, à Hanoi. On trouve aussi plusieurs provinces fortement exposées dans le Delta du Fleuve Rouge, dans le nord-est du pays, où les eaux souterraines contiennent des substances fortement toxiques, comme de l’arsenic. Pour leur usage quotidien, les habitants doivent filtrer l’eau de manière traditionnelle, en la faisant bouillir avant de la mettre en bouteille pour pouvoir la boire – une méthode qui ne s’avère pas toujours efficace.
Pour Dung Nguyen, directeur de l’Institut de l’Environnement urbain et de l’Industrie du Vietnam, le problème est dû à une production astronomique de déchets solides. Il explique que « la totalité de déchets solides produite au Vietnam annuellement est d’environ 15 millions de tonnes ». « Les déchets municipaux s’élèvent à environ 34 500 tonnes par jour. Les déchets industriels sont d’environ 3,2 millions de tonnes par an. L’augmentation annuelle de la production de déchets est de 10 à 12 % », ajoute-t-il. Hanoï et Hô-Chi-Minh-Ville, à elles seules, génèrent entre 7 000 et 8 000 tonnes de déchets par jour, dont environ 80 % qui finissent à la décharge. Cette situation a entraîné la contamination des eaux souterraines, ce qui affecte au moins un million d’habitants vivant dans le Delta du Fleuve Rouge, dont les eaux traversent la capitale vers la Mer de Chine méridionale. D’où l’enthousiasme des Vietnamiens devant une collaboration scientifique destinée à améliorer la vie quotidienne des habitants de la région – notamment pour nombre d’étudiants, d’ouvriers et d’agriculteurs –, et donc à réduire le taux de mortalité lié aux maladies provoquées par la pollution des eaux souterraines.
(Avec Asianews, Hanoï)
CRÉDITS
CC0 Domaine public