Eglises d'Asie – Vietnam
Hanoï : la Caritas du diocèse de Lang Son cherche à sensibiliser les villageois sur la traite des personnes
Publié le 02/06/2022
La Caritas du diocèse de Lang Son, dans le nord du Vietnam, a organisé un séminaire contre la traite des êtres humains afin de sensibiliser la population et prévenir l’exploitation des jeunes adolescentes vietnamiennes vivant dans les villages indigènes situés le long de la frontière chinoise. Il y a plusieurs centaines de cas de filles appartenant aux minorités ethniques locales qui ont été victimes de trafics et emmenées de l’autre côté de la frontière nord du pays, qui s’étend sur 1 350 km.
Depuis 2021, les autorités de la province de Ha Giang ont enquêté sur 110 affaires de traite des personnes et arrêté au moins 144 personnes. Profitant d’un terrain accidenté le long de la frontière, les criminels exploitent parfois des jeunes de moins de 16 ans en utilisant des faux papiers.
L’atelier lancé par Caritas Lang So a été ouvert dans la paroisse de Bo To, située à environ 70 km de la ville de Ca Ban, elle-même à 5 km de la frontière avec la Chine. Tout au long du mois de mai, tous les mardis et dimanches, des réunions d’information ont également eu lieu auprès des communautés non catholiques.
Les villages près de la frontière chinoise particulièrement exposés
« Beaucoup de communautés Hmong, Dao et Tay vivent le long de la frontière, où elles subissent souvent des difficultés économiques majeures et un accès compliqué aux soins », confient les membres de l’équipe locale de Caritas. « De plus, les jeunes femmes issues des minorités ethniques ne sont pas toujours traitées équitablement au sein de leurs familles. Dans beaucoup de cas, les parents n’ont pas assez d’argent pour envoyer leurs enfants à l’école, et les adolescentes sont forcées de travailler dur pour soutenir leurs proches. »
Les jeunes filles sans travail et qui doivent soutenir leurs familles sont les premières à être victimes des trafiquants : ces derniers promettent aux parents que s’ils les laissent emmener leur fille en Chine, elle pourra leur envoyer de l’argent tous les mois. En réalité, les victimes sont ensuite exploitées dans des activités illégales ou dangereuses voire abusées sexuellement. Après des périodes de trois à six mois, elles sont confiées à d’autres personnes et transférées dans une autre « boutique », ont témoigné des victimes.
Parmi les affaires les plus récentes, le 11 janvier dernier, le poste frontière de Bach Dich a reçu une plainte d’une fille née en 2005 de l’ethnie Dao. Phan Thi H., originaire de la commune de Phu Lung, dans le district de Yen Minh, a déposé une plainte contre deux autres jeunes, un homme et une femme des ethnies Mong et Hmong, qui avaient à peu près le même âge qu’elle et qui avaient tenté de l’emmener en Chine sous de faux prétextes depuis 2019.
(Avec Asianews)
CRÉDITS
Asianews