Eglises d'Asie

Hanoï : tout est prêt pour un second sommet entre Trump et Kim

Publié le 26/02/2019




Le leader nord-coréen Kim Jong-un est attendu aujourd’hui 26 février à Hanoi, la capitale vietnamienne. Selon les autorités vietnamiennes, tout est prêt pour accueillir le second sommet avec Donald Trump, organisé du 27 au 28 février. Près de 3 000 journalistes de 40 pays devraient couvrir l’évènement. Avant le sommet, le président sud-coréen Moon Jae-in a évoqué la préparation d’un nouveau système pour la péninsule coréenne, pour passer d’une période de guerre à une période de paix, de l’idéologie et des divisions à la prospérité. Le sommet devrait se pencher principalement sur les enjeux de dénucléarisation et de développement économique.

Le train de Kim Jong-un a traversé la frontière vietnamienne ce mardi matin pour arriver à Dong Dang, dans le nord du Vietnam, avant de prendre la direction de Hanoï où il est attendu aujourd’hui. Le dirigeant nord-coréen est arrivé le 25 février à Changsha, dans la province chinoise du Hunan, avant de prendre un train spécial vers le sud pour le Vietnam, pour participer au second sommet qui doit se dérouler à Hanoï du 27 au 28 février avec le président américain Donald Trump, qui doit arriver dans la soirée. Selon le gouvernement vietnamien, tout est prêt pour accueillir l’événement historique, malgré le manque de temps pour les préparatifs du sommet. Le président sud-coréen Moon Jae-in, qui a joué un rôle clé dans les médiations entre les États-Unis et la Corée du Nord ces derniers mois, a promis des efforts pour la reprise de la coopération économique intercoréenne : Séoul est prêt à s’investir pour le développement de Pyongyang.

« Tout est prêt » dans la capitale vietnamienne : c’est ce qu’a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères vietnamien, Le Hoai Trung, en soulignant l’efficacité avec laquelle le pays s’est préparé au sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un. Le ministre a ajouté que le Vietnam « est honoré » d’accueillir l’événement historique, perçu comme une opportunité de reconnaissance des actions du pays sur la scène internationale. Selon le ministère vietnamien de l’Information et de la Communication, près de 3 000 journalistes de 200 agences et 40 pays différents devraient couvrir le sommet. Lors du premier sommet, en juin 2018 à Singapour, le dirigeant nord-coréen avait accepté un plan de dénucléarisation dans la péninsule coréenne en échange de garanties de sécurité de la part de Donald Trump.

Dénucléarisation et développement économique

Les analystes s’attendaient à ce que les deux parties s’attellent désormais à des plans d’action concrets pour la dénucléarisation par Pyongyang et à des mesures correspondantes du côté de Washington, dont des possibles allègements des sanctions contre la Corée du Nord. Le président sud-coréen a de son côté salué le second sommet entre les deux dirigeants. « [Ils] sont arrivés à ce stade en empruntant une voie sans précédent », a affirmé le président Moon. « Si le président Trump parvient à démanteler le dernier régime de Guerre Froide sur terre, ce serait une nouvelle victoire qui resterait dans l’Histoire », a-t-il ajouté. « Nous nous préparerons activement au nouveau système qui permettra de faire passer la péninsule coréenne d’une période de guerre et de confrontations à une période de paix et de coexistence, des divisions et de l’idéologie à l’économie et à la prospérité, en nous tenant non pas aux périphéries mais au cœur de l’histoire. »

Par ailleurs, en amont du sommet, la Corée du Nord a signalé de son côté qu’elle prévoyait une pénurie d’1,4 millions de tonnes de nourriture en 2019, et qu’elle s’est vue forcée de diminuer les rations presque de moitié, en déplorant les températures élevées, la sécheresse, les inondations et les sanctions de l’ONU. La mission permanente nord-coréenne auprès de l’ONU a envoyé une note aux Nations Unies en amont du sommet de Hanoï, où les problématiques de dénucléarisation et de développement économique devraient être au cœur des échanges entre les deux dirigeants. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a en effet décidé à l’unanimité d’imposer des sanctions à la Corée du Nord en 2006, dans une tentative de contrer les programmes nucléaires et balistiques nord-coréens. Pyongyang affirme que les sanctions empêchent la livraison de matériel agricole et de carburant pour le secteur agricole nord-coréen.

« Le gouvernement de la RPDC [République populaire démocratique de Corée] appelle les organisations internationales à répondre en urgence à ce problème alimentaire », a demandé la note de la mission nord-coréenne à l’ONU, qui ajoute que la production locale de nourriture était de 4,951 millions de tonnes en 2018, soit 503 000 tonnes de moins qu’en 2017. Le mois dernier, la Corée du Nord avait reconnu une diminution de la production agricole dans le pays. Les autorités nord-coréennes avaient annoncé l’importation de 200 000 tonnes de nourriture et une récolte précoce de près de 400 000 tonnes, en précisant qu’il y aurait malgré tout une insuffisance et qu’à partir de janvier 2019, le pays devrait diminuer les rations de 550 grammes à 300 grammes par personne. L’ONU et les ONG intervenant en Corée du Nord sont en contact avec le gouvernement « pour mieux évaluer les conséquences de la situation alimentaire actuelle sur les populations les plus vulnérables, afin de mieux faire face aux besoins humanitaires », a déclaré le porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, Stéphane Dujarric, le jeudi 21 février.

(Avec Asianews)

Crédit : Dan Scavino Jr / domaine public