Eglises d'Asie

Hiroshima : les dirigeants du G7 renforcent leurs alliances en Asie face à la Chine

Publié le 23/05/2023




Le 21 mai, le sommet annuel du G7 s’est conclu à Hiroshima, au Japon, après trois jours. L’attention s’est particulièrement focalisée sur la guerre en Ukraine ainsi que sur les menaces de la Chine envers Taïwan. Les dirigeants ont aussi cherché à diversifier les chaînes d’approvisionnement mondiales afin de réduire leur dépendance envers la Chine dans ce domaine. Dans ce contexte, les rapports de force dans la région Asie-Pacifique étaient au cœur des échanges, avec des participants invités dont les dirigeants sud-coréens, indiens, indonésiens et vietnamiens.

Une vue du château de Hiroshima. Durant le sommet annuel, les rapports de force entre Taïwan et la Chine ainsi que la guerre en Ukraine étaient au cœur des échanges.

L’attention de la communauté internationale s’est tournée vers Hiroshima durant trois jours, du 19 au 21 mai au Japon, à l’occasion du sommet du G7 qui a rassemblé les dirigeants de sept des pays les plus industrialisés dont le Japon et la France. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et ses répercussions mondiales ont été à nouveau au cœur des échanges, en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, mais les menaces de la Chine envers Taïwan étaient également au programme, ainsi que la dépendance des démocraties occidentales envers les chaînes logistiques centrées sur la Chine, en particulier dans des secteurs stratégiques comme les semi-conducteurs.

Les rapports de force dans la région Asie-Pacifique ont également été au centre des sessions du sommet annuel, en présence d’autres participants invités – une pratique de longue date du G7 – dont les dirigeants sud-coréens, indiens, indonésiens et vietnamiens. Étonnamment, un autre sommet de deux jours s’est déroulé en parallèle à Xi’an, en Chine continentale, entre le président chinois Xi Jinping et les dirigeants des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale : le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.

Cette rencontre était clairement destinée à donner un nouvel élan à la « Nouvelle route de la soie » (Belt and Road Initiative), une vaste politique de constructions d’infrastructures portuaires, ferroviaires, terrestres dans le bassin méditerranéen lancée en 2013. Ces liaisons doivent relier la Chine, l’Europe et l’Afrique.

Dans ce contexte, une rencontre trilatérale attendue a eu lieu ce dimanche entre le Premier ministre japonais Fumio Kishida, le président américain Joe Biden et le président sud-coréen Yoon Suk-Yeol. Tous trois devaient échanger sur un renforcement de la coopération en matière de sécurité, notamment une plus forte dissuasion nucléaire en Asie face aux récents développements sur le continent. Et le fait d’aborder de telles questions au Japon, en particulier à Hiroshima, ne pouvait qu’être polémique et soulever des questions.

Inauguration d’un monument en mémoire des victimes de la bombe atomique

Le Premier ministre Kishida, qui a choisi sa ville d’origine, Hiroshima, pour renforcer son message, devait aussi inaugurer un monument en mémoire des victimes de la bombe atomique aux côtés du président sud-coréen Yoon. Ceci s’inscrit dans le cadre de différentes initiatives entreprises par les deux pays afin de renforcer leur coopération et tourner la page des questions douloureuses liées au régime colonial japonais dans la péninsule coréenne (entre 1910 et 1945).

Enfin, la coopération avec l’hémisphère Sud était aussi au programme du G7 à Hiroshima, alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé un appel sur la sécurité alimentaire, en signalant que 828 millions d’habitants à travers le monde se lèvent chaque jour sans savoir ce que sera leur prochain repas. « L’assistance alimentaire est cruciale afin de prévenir la famine et la malnutrition, mais c’est une solution à court terme et cela doit absolument être associé à des investissements sur le long terme dans le développement et la production agricole durable », a déclaré le PAM.

Basés sur l’expérience acquise face à la pandémie de Covid-19, les dirigeants du G7 devaient également aborder la production et l’achat de vaccins, l’investissement dans des espaces de stockage à basse température et la formation des soignants en prévision d’une nouvelle pandémie.

Face à ces différents enjeux, certains restent prudents en estimant que les promesses de développement résultant de ces sommets sont rarement honorées. En fait, un rapport publié récemment par Oxfam affirme que les pays du G7 « doivent » aux pays à faibles ou moyens revenus environ 13 300 milliards de dollars, correspondant à de l’aide au développement non payée et à une promesse de soutien pour lutter contre le changement climatique.

(Avec Asianews)


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