Eglises d'Asie

Hô-Chi-Minh-Ville : 3 000 migrants internes célèbrent la 106e Journée mondiale du migrant et du réfugié

Publié le 01/10/2020




Le 27 septembre dans l’église Saint-Paul d’Ho-Chi-Minh-Ville (Saïgon), le Conseil pastoral pour les migrations de l’archidiocèse a célébré la 106e Journée mondiale du migrant et du réfugié en présence de plus de 3 000 fidèles, dont de nombreux migrants internes. Sur 9 millions d’habitants, la ville compte en effet de nombreux migrants, dont près de 600 000 catholiques venus des régions du centre et du nord du Vietnam. La journée a été célébrée sur le thème choisi par le pape François : « Contraints de fuir comme Jésus-Christ ; accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les déplacés internes. »

Le 27 septembre dans la paroisse Saint-Paul d’Hô-Chi-Minh-Ville, dans le district de Binh Tan, le Conseil pastoral pour les migrations de l’archidiocèse d’Hô-Chi-Minh-Ville (Saïgon) a célébré la 106e Journée mondiale du migrant et du réfugié, organisée sur le thème choisi par le pape François : « Contraints de fuir comme Jésus-Christ ; accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les déplacés internes ». Le message du pape, publié à cette occasion, a été transmis largement au sein des 27 diocèses vietnamiens et des paroisses locales. Dans son message, le Saint-Père a invité toutes les Églises catholiques dans le monde à reconnaître le visage de Jésus dans ces migrants. Le pape a également évoqué la tragédie vécue par tous ceux qui ont souffert face à l’incertitude, l’abandon, la marginalisation et le rejet parfois provoqués par la pandémie du Covid-19. Récemment, le 5 mai, la section migrants et réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral a également publié un nouveau document sur les Orientations pastorales sur les déplacés internes, afin de répondre aux besoins des migrants internes.

De son côté, l’archidiocèse d’Hô-Chi-Minh-Ville a célébré la 106e Journée mondiale du migrant et du réfugié dans l’église Saint-Paul en présence de près de 3 000 personnes, dont des enfants, des personnes âgées, des étudiants, des ouvriers, des religieux et trente séminaristes du grand séminaire Saint-Joseph. Un représentant du grand séminaire de l’archidiocèse d’Hô-Chi-Minh-Ville a évoqué les sentiments et les aspirations des nombreux migrants internes vivant dans les paroisses locales, et qui sont engagés dans les activités pastorales comme le catéchisme, les chorales paroissiales et autres associations paroissiales locales. Sur environ 9 millions d’habitants, Hô-Chi-Minh-Ville compte en effet de nombreux migrants internes, dont près de 600 000 catholiques venus des régions centrales et du nord du Vietnam. « Nous-mêmes, séminaristes, nous sommes des migrants venus d’autres diocèses et nous sommes venus étudier ici pour le futur ministère du sacerdoce. Nous communiquons avec nos frères et sœurs migrants dans le cadre de la prière quotidienne. Nous sommes aussi touchés par le message du pape François à l’occasion de la 106e Journée du migrant et du réfugié », a confié un des séminaristes présents.

« Nos vies de foi sont en danger »

Parmi les jeunes qui ont pris part à la célébration, le 27 septembre à Hô-Chi-Minh-Ville, beaucoup d’entre eux vivent dans des familles démunies ou font face à des circonstances particulièrement difficiles. Certains ont expliqué qu’ils sont venus ici pour chercher du travail, ou pour étudier au lycée et à l’université, ou encore pour entrer au séminaire. Certains sont également venus pour gagner de l’argent pour eux ou pour leurs familles. Lors de groupes de partages organisés durant la journée, certains jeunes ont affirmé que face aux difficultés et aux pressions vécues au quotidien, « nos vies de foi sont en danger ». Plusieurs jeunes migrants internes ont également confié que « nous n’avons pas pu visiter nos familles durant la pandémie, et ils nous manquent beaucoup ». Par ailleurs, certains groupes de migrants internes ne sont pas encore parvenus à s’intégrer dans la culture locale : « Nous pensons qu’il est très difficile de s’intégrer dans la vie de la ville, parce qu’il y a trop de gens et de véhicules dans les rues. Et cela a aussi des conséquences sur la pollution de l’air et sur notre santé. Mais nous devons continuer malgré tout. »

Durant la pandémie, en particulier, beaucoup de jeunes migrants ont dû accepter toutes sortes de travaux manuels pour gagner de l’argent et vivre au jour le jour. Certains groupes de jeunes catholiques ne sont plus intéressés par leur vie de foi, ébranlée par cette période de séparations familiales. Toutefois, d’autres groupes de jeunes migrants ont également montré que « durant la pandémie, il y avait beaucoup d’occasions de prier ensemble, comme en famille ». « Nous avons pu entreprendre des activités caritatives et sociales auprès des pauvres et des enfants des familles migrantes », explique l’un d’eux. En écoutant les témoignages des jeunes migrants dans l’église Saint-Paul, l’archevêque de Saïgon, Mgr Joseph Nguyen Nang, s’est adressé à eux : « Vous avez parlé de vos inquiétudes. Vous êtes venus en ville pour trouver du travail, pour étudier et pour gagner de l’argent. Toutes ces raisons sont bonnes et justifiées. C’est pourquoi je vous invite à toujours revenir à vos objectifs premiers quand vous êtes arrivés ici, vos aspirations, vos désirs. En particulier, je vous invite à rejoindre des associations catholiques et à intégrer les paroisses là où vous vivez. Là, vous aurez la possibilité de vous soutenir les uns les autres, de vous entraider et d’entretenir votre foi. »

(Avec Asianews, Hô-Chi-Minh-Ville)


CRÉDITS

dongmancoibuichu.net