Eglises d'Asie – Vietnam
Hô-Chi-Minh-Ville : les autorités s’inquiètent d’une hausse des suicides parmi les jeunes vietnamiens
Publié le 09/04/2022
Plusieurs millions d’étudiants vietnamiens ont repris les cours en présentiel après de longues périodes de fermetures des établissements, imposées par les autorités au cours de la pandémie. Toutefois, beaucoup d’élèves – sans compter les parents et les enseignants – ressentent toujours les conséquences psychologiques de cette période. De nombreux étudiants vietnamiens souffrent de dépression et le nombre de suicides augmente quotidiennement parmi les jeunes du pays.
« Il est vrai que beaucoup d’élèves vont en cours tous les jours, mais qu’ils ne se sentent pas heureux à cause des pressions venant de l’école, des enseignants, des études voire même de leurs amis », explique Huyn Thanh Phu, directeur du lycée Nguyen Du de Hô-Chi-Minh-Ville, dans le sud du Vietnam. La situation provoque des inquiétudes à travers tout le pays sur l’impact de la dépression parmi les étudiants.
« Les écoles et les parents se préoccupent avant tout des performances scolaires de leurs enfants, et moins de leurs problèmes psychologiques », estime Pham Thi Thuy, un psychologue basé à Hô-Chi-Minh-Ville. « Les risques de dépressions existent à tous les âges, mais en particulier parmi les jeunes, qui peuvent se sentir mal aimés », ajoute-t-il. Tragiquement, selon lui, le nombre grandissant d’étudiants qui se donnent la mort démontre cette tendance.
Des pressions scolaires souvent excessives
Parmi plusieurs affaires survenues récemment, on compte notamment le cas de Nguyen N. V., un étudiant de la province de Binh Dinh. Après être arrivé à Hô-Chi-Minh-Ville pour une nouvelle année scolaire, il a sauté dans une rivière en portant un sac à dos contenant 10 kg de pierres. Le 21 février, une élève du lycée NHT de la ville s’est également suicidée en sautant du troisième étage d’un bâtiment. Le 1er avril, un élève de 16 ans inscrit en 10e (seconde) au sein d’un lycée prestigieux de Hanoï (la Amsterdam High School for the Gifted) s’est jeté du 28e étage de son immeuble.
De nombreux éducateurs se demandent quelles pressions peuvent conduire à de tels actes. Les victimes viennent aussi bien de familles aisées que de milieux défavorisés. Selon Pham Thi Thuy, la cause principale du problème vient des pressions académiques excessives imposées par les parents et les enseignants.
Afin de réduire les risques de dépressions parmi les élèves, l’expert suggère aux familles, aux autorités locales et aux éducateurs de mettre « l’amour en premier dans toutes les relations sociales » et « d’apprendre tous les jeunes à s’aimer et à se respecter les uns les autres et à s’entraider ». Pour lui, ce n’est que comme cela qu’ils pourront « prévenir et traverser des périodes difficiles durant leur vie ». « Les gens ont besoin d’affection et de compréhension mutuelle », ajoute-t-il.
(Avec Asianews)