Eglises d'Asie

Hué : les catholiques et bouddhistes vietnamiens auprès des personnes handicapées face à la crise

Publié le 14/05/2020




Le 12 mai, une dizaine de prêtres, religieux et volontaires laïcs se sont rendus au Centre bouddhiste Long Tho pour les enfants handicapés de Hué, afin de leur offrir une aide alimentaire. Les pères du Sacré-Cœur, basés à Hué, au centre du Vietnam, travaillent régulièrement avec les moniales bouddhistes, qui gèrent le centre pour enfants et orphelins handicapés. Elles y accueillent 87 enfants trisomiques, autistes, handicapés moteurs ou sourds. Le père Joseph Phan Tan Ho, supérieur de la maison mère de la congrégation, explique que depuis 2017, ils ont tissé des liens étroits avec le centre. « Nous voulons apporter l’amour de Jésus aux personnes dans le besoin durant la pandémie de Covid-19 », ajoute-t-il.

Le père Joseph Phan Tan Ho et la moniale bouddhiste Thich Nu Thoai Nghiem jouent avec des enfants handicapés du centre Long Tho, le 12 mai à Hué.

Les pères du Sacré-Cœur, dans le centre du Vietnam, travaillent aux côtés des moniales bouddhistes auprès des personnes handicapées, afin de leur apporter un soutien matériel face à la crise sanitaire. Ainsi, le 12 mai, une dizaine de prêtres, de religieux et de volontaires laïcs ont rendu visite à des orphelins et enfants autistes, handicapés moteurs, sourds ou trisomiques, afin de leur apporter une aide alimentaire. Ils se sont rendus au Centre bouddhiste Long Tho pour les enfants handicapés, à Hué, pour leur apporter des repas cuisinés et organiser avec eux des jeux traditionnels. « Nous voulons apporter l’amour de Jésus aux personnes dans le besoin durant la pandémie de Covid-19, et nous montrer solidaires aux côtés des moniales bouddhistes qui s’occupent des enfants », explique le père Joseph Phan Tan Ho, supérieur de la maison mère de la congrégation du Sacré-Cœur, basée à Hué. Le père Ho, qui travaille avec les personnes handicapées dans les provinces du centre du Vietnam, ajoute que depuis 2017, sa congrégation a tissé de bonnes relations avec les moniales bouddhistes et avec le centre. « Nous venons souvent les voir durant l’été et lors des fêtes principales de nos deux religions », confie-t-il. Le prêtre explique que beaucoup de familles bouddhistes locales vivent dans la pauvreté, et qu’elles n’hésitent pas à confier leurs enfants handicapés aux moniales bouddhistes qui gèrent le centre.

Les prêtres sont également venus au centre à l’occasion du festival bouddhiste Vesak, qui devait être célébré le 7 mai, et qui avait été annulé en raison du confinement imposé. Le gouvernement a levé les mesures de prévention contre le coronavirus le lendemain, le 8 mai. Thich Nu Thoai Nghiem, vice-directrice de la pagode Long Tho, explique qu’elle a été touchée par la visite et les dons des catholiques, qui ont été très appréciés par les enfants. « Le centre dépend en grande partie des dons reçus et des touristes qui visitent la pagode », confie-t-elle. « Nous appelons tous ceux qui le peuvent à nous aider, parce que nous manquons de nourriture à cause de la crise sanitaire. » Thoai Nghiem ajoute qu’elle est profondément reconnaissante envers la contribution de la congrégation catholique. Elle précise que les enfants invités à participer à des activités avec des enfants d’autres confessions, lors de festivités organisées par la congrégation à l’occasion de Noël et du Nouvel an lunaire. À ces occasions, les prêtres leur offrent aussi des vélos, des livres des cahiers et des repas. Thoai Nghiem, l’une des cinq moniales bouddhistes qui ont fondé le centre en 2003, explique que l’unique centre bouddhiste de la ville est aujourd’hui géré par trois moniales, douze enseignants et infirmières, pour 87 enfants et orphelins handicapés.

Les handicapés face à la crise

Nguyen Van My, âgé de 16 ans et trisomique, explique qu’il était heureux de recevoir de la visite et un repas. Il vient d’une famille démunie de Hué ; son père, ouvrier dans une cimenterie, est le seul gagne-pain de sa famille. Il emmène son fils tous les matins et tous les soirs au centre, sa femme ayant une jambe paralysée. Martha Tran Thi Hoa Thom, une volontaire de Da Nang, explique que la visite était aussi une occasion de renforcer les liens entre les catholiques et les bouddhistes en travaillant ensemble pour le bien commun, et en permettant aux enfants handicapés d’être bien accompagnés et éduqués. Le père Ho, de son côté, explique qu’il a également offert de l’argent, du riz, des masques de protection et des chapeaux à 1 600 aveugles des provinces de Quang Tri et de Thua Thien Hue. Le tout pour une valeur de 200 millions de dongs (7 888 euros), grâce aux dons des bienfaiteurs. « Nous prévoyons également de venir en aide à mille lépreux de la province de Kon Tum », ajoute-t-il. Selon une enquête sur les défis socio-économiques et sanitaires rencontrés durant la pandémie par les personnes handicapées et leurs familles, 96 % des répondants ont confié être préoccupés par leur sécurité financière durant la crise. L’étude, dont les résultats ont été annoncés le 12 mai, a été menée par le Programme de développement de l’ONU. Près de 70 % des répondants ont également évoqué la difficulté d’accès aux soins. Selon l’étude, au mois de mars, au Vietnam, 72 % des personnes handicapées touchaient moins de 1 million de dongs (39 euros) par mois, et 30 % d’entre elles avaient perdu leur emploi à cause de la crise sanitaire.

(Avec Ucanews, Hué)


CRÉDITS

Ucanews