Eglises d'Asie

Jeonju : construction d’une église dédiée à un des premiers martyrs de Corée

Publié le 15/03/2023




Le 1er septembre 2021, Mgr John Kim Son-tae, évêque de Jeonju, a annoncé la découverte des dépouilles des trois premiers martyrs de Corée (dont Paul Yun Ji-chung, décapité en 1791 à l’âge de 32 ans). La même année, le père Thomas Park Sang-woon, curé de la paroisse de Hyoja-dong, dans le diocèse de Jeonju, a décidé de construire trois églises en mémoire des trois martyrs, et la construction de l’église de Hyoja-dong a commencé l’an dernier, malgré le manque d’aides financières et les coûts élevés des matériaux.

Une image du bienheureux Paul Yun Ji-chung et ses 123 compagnons, béatifiés le 16 août 2014 à Séoul.

Une paroisse du sud-ouest de la Corée du Sud s’efforce de poursuivre la construction d’une église en mémoire de l’un des premiers martyrs catholiques du pays, malgré des coûts élevés et un manque de financement. Le père Thomas Park Sang-woon, curé de la paroisse de Hyoja-dong, dans le diocèse de Jeonju, explique qu’ils essaient d’obtenir des aides financières de la part des fidèles et de bienfaiteurs étrangers face à ces difficultés.

La future église est dédiée au bienheureux Paul Yun Ji-chung, qui a été décapité en 1791 avec le bienheureux James Kwon Sang-yeon sous la dynastie Joseon, selon les archives de l’Église locale. Le frère de Paul Yun, le bienheureux Francis Yun Ji-heon, est également mort en martyr en 1801. Ils font partie de plusieurs milliers de catholiques martyrisés aux XVIIIe et XIXe siècles pour avoir refusé de renier leur foi.

Le 1er septembre 2021, Mgr John Kim Son-tae, évêque de Jeonju, a déclaré devant la presse que suite à des recherches historiques et à des tests ADN, l’Église a confirmé que les dépouilles des trois martyrs, découvertes à Jeonju, sont authentiques. Le pape François, durant sa visite en Corée du Sud en 2014, les a béatifiés aux côtés de 120 autres martyrs persécutés et tués durant les premiers temps du catholicisme en Corée.

« Un lieu de paix et de guérison pour les visiteurs »

En 2021, le père Thomas Park a décidé de construire trois églises en mémoire des trois martyrs, et la construction de l’église de Hyoja-dong a commencé l’an dernier. Le prêtre explique qu’ils ont rencontré des difficultés en raison des dons moins réguliers, de la hausse des coûts des matériaux de constructions, et de l’incapacité des gens à donner beaucoup en raison des conséquences économiques de la pandémie.

« J’espère juste que la construction ne s’arrêtera pas malgré ces épreuves », confie-t-il, en ajoutant que la future église deviendra « un lieu de paix et de guérison pour les visiteurs ». « J’espère que cette église honorant les premiers martyrs en Corée, qui ont été les premiers à ouvrir les portes du Ciel par leurs souffrances, deviendra une église où ceux qui souffrent pourront être guéris », a-t-il poursuivi.

Le christianisme serait arrivé en Corée durant l’invasion japonaise à partir de 1592, au cours de laquelle plusieurs Coréens ont été baptisés, probablement par des soldats chrétiens japonais, selon des sources ecclésiales. Mais l’Église coréenne ne voit pas cela comme l’origine de l’Église catholique en Corée. Les Coréens auraient d’abord entendu parler du catholicisme à travers des livres comme Le Sens réel du Seigneur du Ciel, écrit par le missionnaire jésuite Matteo Ricci. Après cela, des Coréens ont envoyé Pierre Yi Seung-hun en Chine pour qu’il se fasse baptiser en 1784. Après son retour de Chine, ce dernier a baptisé d’autres personnes la même année. Peu après, un mouvement laïc indigène s’est développé dans le pays.

Les catholiques ont subi les persécutions des dirigeants qui voyaient leur religion comme une influence subversive et comme une fausse religion reniant l’idéologie confucéenne et imposant l’impérialisme occidental dans le pays. Actuellement, plus de 50 % des Sud-Coréens n’adhèrent à aucune religion. Selon les chiffres officiels du gouvernement, on compte également 15 % de bouddhistes et 30 % de chrétiens, sur une population d’environ 51,7 millions d’habitants.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

CNA / Ucanews