Eglises d'Asie

Journée internationale des gens de mer : l’Église offre un soutien moral aux marins philippins

Publié le 01/07/2020




Jeudi 25 juin, à l’occasion de la Journée internationale des gens de mer, la Conférence des évêques catholiques philippins (CBCP) a adressé une lettre pastorale aux marins philippins, particulièrement frappés par la récession économique provoquée par la crise sanitaire. « Ces confinements, ces quarantaines et les fermetures d’entreprises s’ajoutent aux tempêtes de nos journées terrestres. Mais rappelez-vous que même quand les vents sont violents, nous devons garder le cap », ont souligné les évêques, en réponse à de nombreux cas de suicide et de dépression parmi les marins, rapatriés en nombre durant la crise. Près de 10% du PIB du pays dépend des salaires envoyés par les marins philippins à leurs familles.

Les évêques philippins ont appelé les marins à ne pas baisser les bras face à la récession.

Le 25 juin, la Conférence épiscopale philippine (CBCP) a publié une lettre pastorale à l’occasion de la Journée internationale des gens de mer, afin d’appeler les marins philippins à persévérer, à communiquer et à tenir bon malgré la lutte du pays contre la pandémie et contre la récession économique. Dans la lettre, les évêques philippins ont reconnu les épreuves qu’ils subissent face à la crise économique et sanitaire. Ils ont également appelé les marins philippins à garder la foi et avoir confiance en Dieu et en eux-mêmes. « Ces confinements, ces quarantaines et les fermetures d’entreprises s’ajoutent aux tempêtes de nos journées terrestres. Mais rappelez-vous que même quand la mer est grosse et que les vents sont violents, nous devons garder le cap et rester sur le pont », ont poursuivi les évêques. « La vie a ses hauts et ses bas, et nous subissons beaucoup d’épreuves coûteuses et cruelles. Mais nous allons de l’avant ; nous ne quittons pas le rivage et le port du regard. » La lettre pastorale a été publiée en réponse à un nombre grandissant de suicides et de cas de dépression nerveuse parmi les marins philippins. Le 18 juin, une Philippine de 28 ans, qui travaillait sur un navire de croisière, s’est suicidée dans sa cabine en attendant son rapatriement.  Les autorités philippines ont déclaré que la dépression et l’angoisse mettaient sérieusement à l’épreuve l’esprit philippin.

« Il nous est rappelé cruellement que la résilience des Philippins n’est pas une excuse pour l’exploiter à l’extrême. Nous sommes humains », a déclaré Teodoro Locsin Jr., secrétaire aux Affaires étrangères, sur les réseaux sociaux. Les chiffres du gouvernement indiquent également que plusieurs milliers d’employés du secteur vont devoir rester sans travail en raison des ruptures de contrats de travail. Harry Roque, porte-parole présidentiel, a déclaré en mai que plus de 20 000 marins avaient été rapatriés à cause de la crise économique provoquée par le Covid-19. Des médias locaux ont également informé que plusieurs milliers d’entre eux étaient arrivés aux Philippines, mais qu’ils avaient été placés en quarantaine dans des établissements médicaux publics et privés de Manille. Malgré tout, les évêques philippins ont appelé les marins à rester concentrés et déterminés, et à se souvenir des paroles de Jésus : « Si vous êtes confrontés aux tempêtes ou au mal de mer, si vous ressentez plus que jamais la séparation, n’abandonnez pas, ne cédez pas. Gardez le cap et rappelez-vous que Jésus, le capitaine de votre âme, vous dit ‘Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur !’. » Près de 10% du PIB du pays dépend des salaires envoyés par les marins philippins à leurs familles. Le président Rodrigo Duterte a déclaré que l’économie philippine avait souffert du rapatriement et du chômage forcé de plusieurs milliers d’entre eux.

(Avec Ucanews, Manille)

Crédit : Maxime Felder (CC BY-SA 3.0)