Eglises d'Asie

Journée mondiale de prière : les évêques indiens aux côtés des responsables religieux face à la pandémie

Publié le 15/05/2020




Ce jeudi 14 mai, le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai et président de la conférence épiscopale indienne (CBCI), a répondu à l’appel du Haut comité pour la fraternité humaine à une Journée de prière, de jeûne et de charité. De nombreux responsables religieux indiens ont également répondu à l’appel, relayé par le pape François, afin de prier ensemble pour la fin de la pandémie. Le Haut comité pour la fraternité humaine a été créé en septembre 2019 afin d’aider à la mise en œuvre des recommandations du Document sur la fraternité humaine, signé à Abou Dhabi en février 2019 par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar.

Le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai et président de la Conférence épiscopale indienne (CBCI), a écrit aux représentants des autres confessions religieuses en Inde et aux évêques indiens, afin de les inviter à prendre part à la Journée de prière, de jeûne et de charité proposée le 14 mai par le Haut comité pour la fraternité humaine. Dans sa lettre, le cardinal Gracias a confié que « nous sommes tous des enfants de Dieu, frères et sœurs d’une seule grande famille », et appelés à « nous unir et prier Dieu de nous protéger contre la pandémie et d’aider les scientifiques et les chercheurs à trouver un traitement ». « J’ai également écrit une lettre personnelle à mon frère Maulana Mamood Madani, secrétaire général de Jamiat-Ulama-i-Hind », a expliqué l’archevêque de Mumbai. Dans cette lettre adressée au représentant d’une des principales organisations d’intellectuels islamiques du pays, le cardinal indien a notamment souligné que « le jeûne du ramadan aide à se rapprocher de Dieu dans la prière, à se consacrer davantage au soin des personnes dans le besoin par la pratique du Zakat, et soutient la solidarité avec les souffrants et les marginaux ». En mentionnant la visite du pape François à Abou Dhabi, le cardinal Gracias a également ajouté que « quand le pape a signé le document historique sur la Fraternité humaine avec le grand imam d’Al-Azhar », Ahmad al-Tayyeb, cela a « fait beaucoup réfléchir », parce que cela a permis « d’engager publiquement tous les musulmans et les chrétiens à adopter la culture du dialogue, la coopération mutuelle et la compréhension réciproque ».

« Nous devons nous unir et prier »

Mgr Felix Machado, archevêque de Vasai et secrétaire général de la CBCI, souligne de son côté que l’Église catholique organise régulièrement des journées de jeûne et de prière lors de certaines occasions majeures. Cela a notamment été le cas, a-t-il rappelé, après les attaques des Tours Jumelles en 2001, ou quand Jean-Paul II a organisé une journée de prière interreligieuse à Assise, en janvier 2002. « À cette occasion, j’ai voyagé en train vers Assise avec le cardinal Ratzinger », explique Mgr Machado, qui a également été sous-secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux entre 1999 et 2008. Cette rencontre, ajoute-t-il, a permis à « des rabbins, des muftis, des shamans et des sages » de « réfléchir, parler et prier sinon ensemble, du moins au même endroit ». Durant cette pandémie mondiale, poursuit-il, « nous devons nous unir et prier ». « Je suis presque certain que s’il n’y avait pas eu de confinement, le pape François aurait organisé une nouvelle rencontre à Assise. C’est une période très importante et sensible pour le monde entier », affirme-t-il. « Je crois dans la puissance de la prière. Priez, priez, priez durant la crise actuelle ; tout le monde doit prier. J’aimerais même appeler les non croyants à prier à leur manière. L’initiative du 14 mai confirme l’engagement irrévocable de l’Église envers le dialogue interreligieux, envers l’harmonie, la solidarité et la paix dans le monde. »

Le Dr Ram Puniyani, activiste et universitaire reconnu, a également publié une déclaration significative suite à l’appel à une journée de prière mondiale. « Cet appel peut aussi être une occasion de nous engager à redoubler d’efforts pour réfléchir ensemble à l’éradication de la pandémie », a-t-il confié. Pour lui, un tel événement nous enseigne que « nous formons une seule humanité et nous devons agir dans l’unité pour protéger notre société ». Il a ajouté que cette pandémie est une opportunité de « nous unir et de nous soutenir les uns les autres pour le bien de tous ». « Cela peut être une occasion de nous rappeler que l’humanité fait partie d’une communauté mondiale qui dépasse les frontières, les races et les religions », a-t-il poursuivi. De son côté, le Dr A. K. Merchant, intellectuel bahá’ie et responsable d’une organisation interreligieuse locale (Temple of understanding india foundation), a également assuré que « nous nous joignons à nos frères et sœurs chrétiens dans la prière, suite à l’appel lancé par Sa Sainteté le pape François à une journée de prière mondiale ». « Quelles que soient les épreuves que notre monde doit traverser durant les semaines et les mois à venir, en tant que croyant, je souhaite me joindre à d’autres croyants, et offrir des prières au Tout-Puissant pour la sécurité et la santé de tous ceux qui se battent contre cette pandémie mondiale », a-t-il souligné.

(Avec Asianews, Mumbai)


CRÉDITS

Bijay Kumar Minj / Ucanews