Eglises d'Asie – Japon
Kyushu : le diocèse de Fukuoka cherche des donateurs pour venir en aide aux victimes des inondations
Publié le 14/07/2020
« Les dégâts sont considérables, et malheureusement, les fortes pluies continuent de tomber », confiait Mgr Josep Abella, évêque de Fukuoka, dans l’île de Kyushu – à l’extrême sud-ouest de l’archipel japonais –, vendredi 10 juillet, après les inondations et les pluies qui ont frappé la région la semaine dernière depuis le 4 juillet. Les catholiques du diocèse de Fukuoka s’organisent pour venir en aide aux victimes des inondations, qui ont endommagé les maisons et les routes, entraînant au moins 60 décès et 40 personnes portées disparues. Près de 3 millions de personnes ont été évacuées en lieu sûr. L’Agence météorologique japonaise a publié des alertes urgentes en signalant des conditions climatiques extrêmes dans plus de 20 municipalités des préfectures de Gifu et de Nagano. Mgr Abella, qui explique que des églises ont également été touchées, regrette que tant de personnes aient perdu leurs maisons, leurs cultures et leurs lieux de travail dans la région. L’évêque ajoute que les détails des dégâts subis par les communautés, les paroisses et les institutions catholiques locales ne sont pas encore connus. « Nous sommes particulièrement inquiets à propos des travailleurs étrangers qui peuvent ne pas comprendre les instructions du gouvernement en japonais, et qui n’ont pas de famille sur place pour les aider », poursuit Mgr Abella. Le diocèse de Fukuoka, qui couvre l’une des régions les plus affectées par les intempéries, a lancé une campagne de dons afin de collecter des fonds pour venir en aide aux personnes dans le besoin. L’évêque ajoute que les restrictions sanitaires liées au Covid-19 ne leur permettent pas d’organiser des programmes de volontariat auprès des plus affectés.
« Nous essayons de faciliter la participation des bénévoles aux programmes humanitaires organisés par les autorités », souligne-t-il. Il ajoute que des alertes climatiques font part de situations similaires dans d’autres régions également. « Nous avons également appris qu’il y avait des inondations dans plusieurs zones des diocèses d’Oita, de Kagoshima et de Nagoya. » Des rapports publiés par la préfecture d’Oita ont notamment signalé la disparition d’un véhicule transportant quatre personnes, suite aux crues des fleuves Chikugo et Oita, le 8 juillet au matin (selon l’agence de presse Kyodo). Au moins 20 000 sauveteurs ont été envoyés sur le terrain afin de venir en aide aux survivants des intempéries, bloqués par les inondations et les glissements de terrain. Le 7 juillet, le Premier ministre Shinzo Abe a appelé à intensifier l’envoi des secours, notamment des policiers, des pompiers et des membres des garde-côtes. Toutefois, la pandémie a freiné l’intervention des secours, les mesures sanitaires en vigueur réduisant la capacité des hébergements d’urgence accueillant les victimes – le Japon a été relativement épargné par l’épidémie avec seulement 20 000 cas confirmés dont un peu moins de mille décès. À Yatsushiro, dans la préfecture de Kumamoto, un gymnase a été converti en centre d’hébergement d’urgence, les familles étant séparées par des cloisons temporaires afin de respecter les distanciations sociales. Le pays traverse la saison des pluies annuelles, qui entraîne régulièrement des inondations et des glissements de terrain. En 2018, plus de 200 personnes ont péri dans des inondations dévastatrices dans le sud-ouest de l’archipel japonais.
(Avec Ucanews, Tokyo)
CRÉDITS
USMC / Akeel Austin