Eglises d'Asie

La chapelle Notre-Dame d’Angustias menacée de démolition par les autorités à Daman

Publié le 16/02/2023




À Daman, dans l’ouest de l’Inde (dans le territoire de Dadra et Nagar Haveli et Daman et Diu, enclavé dans l’État du Gujarat), la communauté chrétienne locale lutte contre le projet de démolition d’une chapelle dont la construction remonte à plusieurs siècles, au début de l’époque coloniale portugaise (la ville faisait autrefois partie de l’Inde portugaise). « Le gouvernement n’a pas encore décidé, mais nous ne céderons pas le terrain ni la chapelle », assure le père Anselmo D’Souza, supérieur de la Mission de Daman.

La chapelle Notre-Dame d’Angustias à Daman, dans l’ouest de l’Inde, est menacée de démolition.

Une chapelle catholique de Daman qui a plus de 400 ans d’histoire pourrait être démolie afin de laisser place à l’extension d’un terrain de football. Les autorités locales ont fait cette proposition déconcertante en novembre dernier. Autrefois partie de l’Inde portugaise, la ville de Daman est aujourd’hui dans le territoire de Dadra et Nagar Haveli et Daman et Diu, dans l’ouest de l’Inde. Le territoire est enclavé dans l’État du Gujarat.

La chapelle en question, dédiée à Notre-Dame d’Angustias, remonte au début de l’époque coloniale portugaise. Ces derniers jours, la communauté catholique locale a lancé une campagne afin de tenter de s’opposer à la requête de la ville. La proposition de démolition fait partie d’un projet d’aménagement urbain.

Le président du conseil municipal de Daman, Sonal Patel, membre du BJP (Bharatiya Janata Party), le parti pro-hindou du Premier ministre Narendra Modi, a répondu en promettant une rencontre avec les prêtres et les fidèles de la ville, et en leur assurant que toute démolition ne sera entreprise qu’avec leur consentement.

« Son ancienneté architecturale et ses sculptures uniques doivent être préservées »

« Le gouvernement n’a pas encore décidé », explique le père Anselmo D’Souza, supérieur de la Mission de Daman. « Ils ont envoyé une ‘Notification d’évaluation des incidences sociales’ et nous avons répondu en disant que nous ne sommes pas satisfaits et que nous ne céderons pas le terrain ni la chapelle ».

« Près de 600 personnes vivent près de la chapelle. En septembre, le jour de la fête de Notre-Dame, des gens sont venus d’autres quartiers. Les fidèles prient dans cette chapelle pour trouver la consolation et le réconfort dans des temps de détresse et de difficultés. Des croyants de toutes confessions s’y rendent », assure le prêtre.

« Nous sommes certains que les autorités locales prendront en compte notre point de vue », a également souligné une lettre officielle envoyée par la communauté locale au conseil municipal de Daman. « Nous espérons qu’elles ne poursuivront pas l’acquisition du terrain et du monument religieux. »

« Ils veulent acquérir le terrain de la chapelle. Après cela, ils pourront faire tout ce qu’ils voudront. Et ils veulent agrandir le terrain de football, ce qui veut dire qu’ils projettent de raser la chapelle. Nous avons bien compris leurs intentions, nous ne sommes pas idiots », insiste Rui Pereira, un responsable catholique local, qui a déjà rencontré le président du conseil municipal afin d’exprimer les préoccupations de la communauté.

La chapelle Notre-Dame de Angustias est bâtie à côté du fort de Moti Daman et à proximité du terrain de football. Construite au XVIIe siècle par un gouverneur portugais, elle est représentative du talent architectural des artistes portugais de l’époque. Pourtant, l’édifice n’a pas été déclaré officiellement comme patrimoine culturel en Inde. Rui Pereira décrit malgré tout « son ancienneté architecturale et ses sculptures sur bois uniques, qui doivent être préservées ».

(Avec Asianews et Ucanews)


CRÉDITS

pontofinal-macau.com / Ucanews