La communauté internationale renouvelle ses appels à libérer tous les prisonniers politiques en Birmanie

Publié le 30/06/2022




Les dirigeants du G7, réunis du 26 au 28 juin en Allemagne, ont appelé le régime militaire birman à « mettre fin immédiatement à l’usage de la violence, à libérer tous les prisonniers politiques et les personnes détenues arbitrairement, et à faire revenir le pays dans un processus démocratique ». De son côté, la France a renouvelé son appel à libérer tous les prisonniers. Les dirigeants ont notamment réagi suite au transfert de l’ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi depuis sa résidence surveillée à une prison de la capitale, Naypyidaw.

Une bannière aux couleurs de la NLD (Ligue nationale pour la démocratie), le parti d’Aung San Suu Kyi, au village de Myinkaba, Pagan (ici en janvier 2014).

Les appels de la communauté internationale à libérer tous les prisonniers politiques détenus par la junte militaire birmane se sont intensifiés depuis que l’ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi a été transférée de sa résidence surveillée à une prison de la capitale, Naypyidaw. « Nous appelons le régime militaire à mettre fin immédiatement à l’usage de la violence, à libérer tous les prisonniers politiques et les personnes détenues arbitrairement, et à faire revenir le pays dans un processus démocratique », ont demandé les dirigeants du G7, le 27 juin.

Le 22 juin, la junte militaire a annoncé le transfert de l’ancienne Conseillère d’État en prison depuis son lieu de résidence. La lauréate du Prix Nobel de la paix, qui aura 77 ans cette année, est maintenue en confinement solitaire et continuera d’assister aux audiences dans le cadre des accusations portées contre elle, notamment pour corruption, selon les informations des médias locaux.

Les Nations unies, les États-Unis et l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) ont déjà fait part de leurs vives préoccupations à propos de la décision du transfert d’Aung San Suu Kyi, et la France a renouvelé son appel à libérer tous les prisonniers détenus arbitrairement en Birmanie. Le parti NLD (Ligue nationale pour la démocratie), fondé par l’ancienne dirigeante et qui a remporté une large victoire lors des élections de 2020, a condamné la décision de la junte, en la considérant comme l’une des plus graves erreurs de l’histoire birmane.

« Nous appelons la communauté internationale à aider à libérer les prisonniers politiques »

Pour le NLD, Aung San Suu Kyi n’a commis aucun crime et elle a perdu son droit légitime de se défendre, alors que la junte menace ses avocats pour les empêcher de lui apporter une assistance juridique. « Nous appelons les Nations unies et la communauté internationale à aider à libérer tous les prisonniers politiques et à épargner la prison à Aung San Suu Kyi, car c’est une dirigeante reconnue dans notre pays comme à l’international », a déclaré le comité de travail du NLD, dans un communiqué publié le 28 juin.

L’Asean, soutenue par l’ONU, les Américains et l’Union européenne, a tenté des efforts diplomatiques contre la crise politique birmane, mais cela s’est révélé sans effet sur le régime militaire. Prak Sokhonn, envoyé spécial de l’Asean, effectue sa seconde visite de travail en Birmanie du 29 juin au 3 juillet, depuis le plan en cinq points imposé par le bloc régional (mais non appliqué par le chef militaire birman Min Aung Haling) lors du sommet d’avril 2021. Selon les observateurs, Prak Sokhonn a peu de chance de décrocher une visite auprès d’Aung San Suu Kyi, après avoir déjà échoué à la rencontrer durant sa première visite en mars. Presque 2 100 personnes, dont plus de 100 enfants, ont été tuées depuis le début de la crise, et plus de 14 000 autres ont été détenues depuis le coup d’État du 1er février 2021.

(Avec Ucanews)