Eglises d'Asie

La Conférence épiscopale indienne marque le Dimanche pour la libération des Dalits

Publié le 16/11/2021




Le 14 novembre, la Conférence épiscopale indienne (CBCI) et le Conseil national des Églises de l’Inde (NCCI) ont célébré le Dimanche pour la libération des Dalits (intouchables). Le Bureau pour les « castes répertoriées » (qui désignent les Dalits) de la CBCI et le NCCI (qui regroupe des Églises protestantes et orthodoxes) marque chaque année cette journée depuis 2007, afin d’appeler à une politique de « tolérance zéro » contre les discriminations de caste. On compte près de 201 millions de Dalits sur 1,3 milliard d’habitants.

Ce dimanche 14 novembre, de nombreux chrétiens indiens ont marqué la Journée pour la libération des Dalits (intouchables), afin de montrer leur solidarité à l’égard des chrétiens d’origine Dalit, qui subissent plusieurs formes de discriminations. La journée du 14 novembre a été célébrée sur le thème « Dieu dit non aux discriminations de castes ». Le Conseil national des Églises de l’Inde (NCCI), qui comprend des Églises protestantes et orthodoxes, et le Bureau pour les « castes répertoriées » de la Conférence épiscopale indienne (CBCI), ont appelé la communauté chrétienne à se souvenir des chrétiens Dalits victimes de discriminations à cette occasion.

« La célébration du Dimanche pour la libération des Dalits est un cri du cœur lancé par toute la communauté chrétienne. C’est un appel à renouveler notre foi et à réveiller notre conscience, pour que nous soyons la voix des sans-voix et que nous soyons debout aux côtés des plus vulnérables de la société », a souligné le père Vijay Kumar Nayak, secrétaire du Bureau de la Conférence épiscopale indienne pour les Dalits et les classes inférieures, dans un communiqué. « Nous sommes unis par le même esprit de Dieu, pour aimer et traiter les autres avec une sollicitude fraternelle. »

Depuis 2007, la Journée pour la libération des Dalits a été célébrée tous les ans par la CBCI, en collaboration avec le NCCI. Ce dernier a défendu, durant des décennies, une politique de « tolérance zéro » concernant les discriminations de caste, quelle que soit leur forme. « Personne ne peut servir le Christ et défendre le système de castes : c’est un péché, et la pratique d’intouchabilité est un crime. Cette affirmation a été au cœur de toutes les campagnes des Églises [indiennes] contre les discriminations de castes », a déclaré le NCCI dans un communiqué, publié le 14 novembre.

60 % des chrétiens indiens sont d’origine Dalit ou indigène

La lutte des chrétiens et des musulmans d’origine Dalit pour obtenir le statut de « castes répertoriées » a commencé quand un ordre présidentiel a retiré les privilèges accordés aux convertis non hindous issus de ces castes. Mais même si les privilèges ont été rendus aux Dalits convertis sikhs (en 1956) et bouddhistes (en 1990), les chrétiens et les musulmans, quant à eux, ont continué de faire pression sur les gouvernements successifs. Malgré leurs efforts, qui se sont poursuivis au fil des années, ils n’ont pas obtenu les privilèges espérés et la situation semble sans issue à l’heure actuelle.

Plusieurs commissions, nommées par le gouvernement, ont pourtant recommandé d’inclure à nouveau les chrétiens et les musulmans Dalits dans la liste des castes répertoriées. Les Dalits (intouchables) forment la caste la plus basse de la société hindoue. De nombreux Dalits se sont convertis au christianisme et à l’islam au fil des décennies, même si en réalité, les religions n’offrent qu’une protection limitée contre les discriminations sociales. Le mot « Dalit », qui signifie littéralement « écrasé » ou « opprimé » en sanskrit, regroupe tous les groupes autrefois considérés comme intouchables et exclus du système de castes hindou. Selon les chiffres du gouvernement, on compte près de 201 millions d’entre eux sur 1,3 milliard d’habitants. Sur 25 millions de chrétiens indiens, on compte environ 60 % de personnes d’origine Dalit ou indigène.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Bijay Kumar Minj / Ucanews