Eglises d'Asie

La Corée du Sud, Taïwan et Pékin s’opposent au rejet des eaux contaminées de Fukushima dans l’océan Pacifique

Publié le 16/04/2021




Le 13 avril, le gouvernement japonais a annoncé sa décision de rejeter près d’un million de tonnes d’eau contaminée dans l’océan Pacifique d’ici deux ans. Cette eau provient de la pluie, des nappes souterraines et des injections qui ont permis de refroidir les réacteurs de la centrale de Fukushima, après la catastrophe de 2011. La Corée du Sud, Taïwan et la Chine ont protesté contre la décision de Tokyo, ainsi que la Conférence épiscopale japonaise et plusieurs organisations environnementales. Tokyo a le soutien des États-Unis et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

La Corée du Sud, Taïwan et la Chine protestent contre le projet japonais de déverser les eaux radioactives de la centrale nucléaire de Fukushima, endommagée il y a dix ans par un tsunami, dans l’océan. Le 13 avril, le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a affirmé que les eaux contaminées en question (près d’un million de tonnes), utilisées pour refroidir les réacteurs nucléaires endommagés, ne sont plus dangereuses pour la santé. Il a souligné que l’opération sera organisée de telle façon que l’industrie de pêche locale soit protégée, alors que les organisations de pêche avaient fait part de leur inquiétude. Outre les pêcheurs, plusieurs groupes environnementaux, ainsi que la Conférence épiscopale japonaise, se sont opposés à la décision du gouvernement. La Corée du Sud a également signalé être prête à poursuivre Tokyo auprès du Tribunal international du droit de la mer. Le président sud-coréen Moon Jae-in l’a annoncé avant de rencontrer le nouvel ambassadeur japonais en Corée du Sud. Pour le gouvernement sud-coréen, une telle poursuite judiciaire comprendrait une requête officielle du tribunal contre la décision du Japon concernant les eaux contaminées. Le gouvernement japonais a expliqué que le processus de déversement des eaux devrait commencer dans deux ans, et que les eaux seront traitées via système ALPS (Advanced liquid processing system), qui doit permettre de détruire les éléments les plus radioactifs comme le strontium et le césium, laissant seulement de faibles quantités de tritium. Pour les groupes environnementaux, en revanche, il existe des méthodes plus innovantes.

Soutien de l’Onu et des États-Unis

Taïwan n’est pas non plus convaincue par les affirmations du gouvernement japonais. Les autorités taïwanaises ont demandé à Tokyo de coopérer avec ses voisins avant de prendre une décision définitive. Le Conseil de l’énergie atomique de Taïwan (Atomic energy council) a demandé aux autorités japonaises de partager leurs informations sur l’impact maritime du déversement des eaux dans la mer. La Chine, pour une fois, est d’accord avec Taïwan. Selon Pékin, les Japonais sont « irresponsables ». Sans donner de détails, la Chine a menacé d’actions contre le Japon, dont la décision est vue comme dangereuse pour la santé, non seulement pour les habitants de la région mais pour le monde entier également. Une étude de l’université des sciences et technologies de Nanjing, en Chine, estime notamment que suite à l’accident de la centrale de Fukushima, du césium a déjà contaminé la mer de Chine orientale. Comme Taïwan, la Chine affirme n’avoir pas été suffisamment consultée par le Japon. Toutefois, Tokyo bénéficie du soutien des États-Unis et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (l’AIEA, une organisation sous l’égide de l’Onu). « Face à cette situation unique et difficile, le Japon a pesé les différentes options et leurs conséquences en étant transparent concernant sa décision, et semble avoir adopté une approche correspondant aux normes en vigueur dans le monde », a affirmé un porte-parole du département d’État américain.

(Avec Asianews)

Crédit IAEA Imagebank / CC BY-SA 2.0