Eglises d'Asie

La Cour Suprême indienne défend le droit à la sécurité alimentaire des travailleurs migrants

Publié le 02/07/2021




La Cour Suprême a publié une nouvelle décision en réponse à une pétition lancée par trois militants indiens. Ces derniers ont demandé davantage de mesures sociales en faveur des travailleurs migrants internes, qui ont particulièrement souffert de la pandémie et notamment des confinements imposés durant la dernière vague qui a frappé le pays. Dans une ordonnance de 80 pages, la Cour Suprême cite des chiffres du Bureau national des statistiques (NSO), selon lequel 380 millions de personnes travaillent actuellement pour le secteur informel.

Le 16 mai 2020, des travailleurs migrants de Bihar patientent à Ghazipur, à la frontière entre les États de Delhi et de l’Uttar Pradesh.

La Cour Suprême indienne a stipulé que le Droit à la Vie, dans le cadre de l’article 21 de la Constitution indienne, couvre le droit à l’alimentation, et que tous les États et les gouvernements locaux ont le devoir d’assurer la sécurité alimentaire des plus pauvres. La décision du tribunal répond à une pétition lancée par trois militants indiens – Anjali Bharadwaj, Harsh Mander et Jagdeep Chhokar – qui ont appelé à de nouvelles mesures sociales pour protéger les travailleurs migrants internes qui ont rencontré de lourdes difficultés face aux couvre-feux et aux confinements imposés durant la nouvelle vague du Covid-19 en Inde. Dans une ordonnance de 80 pages, la Cour Suprême cite des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (NSO), selon lequel 380 millions de personnes travaillent actuellement pour le secteur informel de l’économie indienne.

Pour la Cour Suprême, leur sécurité alimentaire est un devoir que le gouvernement doit respecter. Le « nombre de personnes dans le secteur informel représente plus d’un quart de la population du pays », affirme le document. « Ces travailleurs non enregistrés n’ont aucun travail permanent et doivent s’engager eux-mêmes dans des petits boulots et des occupations à temps partiel dans des régions éloignées de chez eux. Les contributions de ces travailleurs envers divers projets et industrie représentent un apport considérable envers le développement économique du pays », ajoute la décision de la Cour. Pourtant, durant la pandémie, les travailleurs migrants indiens ont été souvent exclus des aides des gouvernements locaux, surtout faute de papiers officiels. Par conséquent, la Cour Suprême demande d’intervenir pour garantir leur sécurité alimentaire.

« L’accès à la nourriture doit être universel »

Le père Irudya Jothi SJ, directeur de l’Udayani (Eveil), un groupe militant basé à Calcutta, organisateur d’une campagne pour le Droit à l’alimentation et au travail lancée dans l’État du Bengale occidental, se réjouit de cette décision de la Cour Suprême. « Avec la Campagne indienne pour le droit à l’alimentation, nous saluons la décision de la Cour de donner des rations aux travailleurs migrants et de réviser le réseau de sécurité alimentaire national dans le cadre de la loi de 2013 [National Food Security Act, NFSA] », explique-t-il. « Nous continuerons de faire compagne pour que ces directives soient appliquées efficacement par les gouvernements locaux, et nous renforcerons nos actions sur le terrain », ajoute-t-il. « Nous avons toujours déclaré que l’accès à la nourriture doit être universel sur cette terre si pleine de ressources », poursuit-il, en demandant à améliorer également la qualité alimentaire.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Bijay Kumar Minj / Ucanews