Eglises d'Asie

La Cour Suprême indienne rejette une requête sur le contrôle des activités des missionnaires chrétiens

Publié le 30/03/2022




Le 25 mars, la Cour Suprême indienne a rejeté une requête du groupe nationaliste hindou HDP (Hindu Dharma Parishad) sur le contrôle des activités des missionnaires chrétiens en Inde. La Cour Suprême estime que l’initiative « n’est pas dans l’intérêt public » et qu’elle « trouble l’harmonie » entre les communautés. Le père Cedric Prakash, un jésuite du Gujarat, a salué la décision en soulignant que « les droits et les libertés constitutionnelles légitimes de tous les citoyens – en particulier les minorités – doivent être soutenus et protégés ».

Le 25 mars, la Cour Suprême indienne a rejeté une pétition du groupe nationaliste hindou HDP (Hindu Dharma Parishad) sur le contrôle des activités des missionnaires chrétiens.

Le 25 mars, la Cour Suprême indienne a rejeté une pétition présentée par le HDP (Hindu Dharma Parishad), une organisation nationaliste hindoue qui a demandé la création d’une commission de surveillance afin de contrôler les activités des missionnaires chrétiens en Inde. La pétition, présentée par l’une des plus grandes organisations hindoues du pays, avait déjà été rejetée l’an dernier par la Haute Cour de Madras, ce qui n’a pas empêché le HDP de la présenter à nouveau devant la Cour Suprême. En rejetant la demande de l’organisation hindoue, la Cour a également averti le HDP qu’une amende sera imposée si une pétition similaire est à nouveau présentée, selon le portail d’information juridique Live Law.

La pétition en question affirme que des individus « antisociaux et anti-nationaux » convertissent de force des personnes de l’hindouisme à d’autres religions, et en particulier au christianisme : « Le pétitionnaire propose, afin de renforcer l’unité, la souveraineté et la stabilité de l’Inde, que tous les missionnaires chrétiens soient contrôlés ainsi que leurs revenus. » Les juges Indira Banerjee et A. S. Bopanna de la Cour Suprême ont répondu que de telles initiatives ressemblent davantage à un coup publicitaire, qu’elles ne sont pas dans l’intérêt public et qu’elles « troublent plutôt l’harmonie » entre les communautés.

« Cette décision va dans la bonne direction »

Dans une affaire distincte introduite par un membre du BJP (Bharatiya Janata Party), le parti du Premier ministre Narendra Modi, la Cour a également décidé que les hindous peuvent bénéficier d’une protection en tant que « minorité » dans les États indiens où la majorité appartient à d’autres groupes religieux. Ce sera à chaque assemblée régionale de définir quel groupe est considéré comme une minorité. Les hindous sont minoritaires dans six États indiens – Arunachal Pradesh, Manipur, Mizoram, Meghalaya, Nagaland et Punjab – et dans trois territoires de l’Union indienne – Jammu et Cachemire, Ladakh et Lakshadweep.

La décision de la Cour Suprême a été saluée par le père Cedric Prakash, un jésuite basé au Gujarat, dans l’ouest de l’Inde. « Cette décision va dans la bonne direction. Les droits et les libertés constitutionnelles légitimes de tous les citoyens – en particulier les minorités – doivent être soutenus et protégés par le gouvernement et par la justice » a-t-il réagi, en soulignant que la pétition présentée par le groupe hindou était bancale pour deux principales raisons. « Tout d’abord, il s’agit d’une violation directe de l’article 25 de la Constitution, qui garantit que chaque citoyen indien bénéficie du droit fondamental à la liberté de conscience, d’expression et de religion », a-t-il poursuivi.

« Deuxièmement, il y a suffisamment de provisions dans la législation officielle et dans le Code de procédure pénale pour assurer des freins et contrepoids et faire face à tout abus ou détournement de la loi par un groupe ou un individu – quelle que soit la religion. » Il estime que les minorités, en particulier les chrétiens et les musulmans, sont diabolisées et dénigrées comme jamais auparavant, et cela doit cesser. Pour lui, des groupes « comme Hindu Dharma Parishad sèment la discorde en calomniant les minorités dans la seule intention de détruire la laïcité indienne », et « il faut les en empêcher sans délai ».

(Avec Asianews et Ucanews)