Eglises d'Asie

La crise climatique s’aggrave en Corée selon un rapport de l’Administration météorologique coréenne

Publié le 28/07/2022




Selon un nouveau rapport de l’Administration météorologique coréenne, l’Asie de l’Est, dont la Corée, a traversé des vagues de chaleur record et des pluies diluviennes ces derniers mois, en causant des dégâts considérables dans la région. L’agence d’État a publié les résultats de son analyse climatique 2021 au cours de la deuxième semaine de juillet, en indiquant que la vie quotidienne et les activités industrielles entraînent peu à peu des changements environnementaux significatifs dans la péninsule coréenne, faisant écho aux préoccupations de plusieurs groupes catholiques coréens.

Un feu de forêt à Uljin et Samcheok, en mars 2022 en Corée du Sud. En 2018, la Corée a enregistré la pire vague de chaleur de son histoire.

L’Administration météorologique coréenne (KMA) a signalé que la péninsule devrait s’attendre à des conséquences graves de la crise climatique, entre la hausse des températures et les catastrophes naturelles, faisant écho à des préoccupations partagées par des groupes catholiques locaux. L’agence d’État a publié les résultats de son analyse climatique 2 021 au cours de la deuxième semaine de juillet, en indiquant que la vie quotidienne et les activités industrielles provoquent peu à peu des changements environnementaux préoccupants dans la péninsule coréenne, selon le média Catholic Times of Korea.

Le rapport de KMA souligne que l’Asie de l’Est, dont la Corée, a traversé des vagues de chaleur record et des pluies diluviennes ces derniers mois, en causant des dégâts considérables dans la région. Selon l’agence, la température moyenne à l’échelle nationale a été mesurée de 13,2 degrés à 24,7 degrés Celsius, soit le niveau le plus élevé depuis 1973. La KMA prévoit que le nombre de jours de fortes chaleurs passe de 17,9 à 40,4 jours au cours de la seconde moitié du XXIe siècle.

L’agence note également qu’en raison de l’augmentation de la température moyenne dans la capitale, Séoul, les fleurs de cerisier ont fleuri le 24 mars, soit la floraison la plus précoce enregistrée depuis 1922. Les changements atmosphériques dans la péninsule coréenne ont été une source de préoccupation majeure pour les écologistes, les changements sont plus rapides que les niveaux enregistrés à l’échelle globale.

Selon le « 2021 Earth Atmospheric Monitoring Report », publié le 12 juillet par l’Institut national des sciences météorologiques de l’Administration météorologique coréenne, la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère en Corée a de nouveau atteint un niveau record l’an dernier.

Par ailleurs, selon le rapport sur l’Impact des changements climatiques en Corée, publié en octobre dernier, la péninsule a connu des étés plus longs et des hivers plus courts au cours des 109 dernières années (de 1912 à 2020). Ainsi, au cours des 30 dernières années, les étés ont gagné 20 jours et les hivers ont perdu 22 jours. Le rapport indique également que si les gaz à effet de serre continuent de suivre la tendance actuelle, l’été s’étendra jusqu’à 5 mois par an au lieu des 3 mois actuels dans le pays.

Volte-face du gouvernement coréen sur l’énergie nucléaire

En 2018, la Corée a enregistré la pire vague de chaleur de son histoire avec plus de 4 500 malaises liés à la température dans tout le pays, dont 48 décès. Les groupes les plus vulnérables comme les personnes âgées devraient être gravement touchés par ces changements de température et les feux de forêt.

Face à cette situation, des groupes catholiques et des organisations écologistes locales ont demandé au gouvernement de modifier sa politique environnementale et d’appliquer strictement une loi sur la neutralité carbone. La Corée du Sud a adopté une loi sur la neutralité carbone l’année dernière. Cette loi pousse le pays à réduire ses émissions de carbone d’au moins 472,9 millions de tonnes métriques d’ici 2030, contre 727,6 millions de tonnes en 2018.

Cependant, le gouvernement a dû faire face à de vives critiques de la part des militants catholiques et environnementaux pour avoir fait volte-face concernant les centrales nucléaires et les mines de charbon récemment.

La Corée du Sud a relancé deux réacteurs nucléaires afin de surmonter un déficit énergétique, et un plan est en préparation pour augmenter l’énergie nucléaire jusqu’à 30 % d’ici 2030. Le père Ki-Seok Yang, président de la Commission pour l’écologie et l’environnement du diocèse de Suwon, a qualifié la politique pronucléaire des autorités comme « régressive », en estimant qu’elle suscite de l’anxiété vis-à-vis des générations actuelles et futures.

En mai, des groupes catholiques et écologistes ont effectué une tournée de 40 jours dans tout le pays, appelée « Pèlerinage du vent de printemps », afin de sensibiliser la population locale et de dénoncer des projets de développement jugés néfastes.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Gyeongsangbuk-do / Catholic Times (Ucanews)