Eglises d'Asie

La crise démographique japonaise serait liée aux coûts de l’éducation des enfants selon une étude

Publié le 03/06/2023




L’an dernier, le Japon a enregistré moins de 800 000 naissances, soit le chiffre le plus bas depuis l’enregistrement des statistiques dans le pays. La population japonaise, qui est aujourd’hui d’environ 125 millions d’habitants, risque de passer sous la barre des 100 millions d’ici 2056. Une nouvelle étude de l’institut de recherche Shufu Job Soken, publiée le 25 mai, indique que sur 554 Japonaises interrogées en mars, 74 % estiment que le déclin du taux de natalité dans le pays est fortement lié au coût élevé de l’éducation des enfants au Japon.

Des familles dans une rue de Tokyo. Le Japon a enregistré moins de 800 000 naissances l’an dernier.

Presque trois femmes actives japonaises sur quatre citent le coût élevé de l’éducation des enfants dans le pays comme la cause principale du déclin constant du taux de natalité national, selon une nouvelle étude. Sur 554 femmes interrogées par l’institut de recherche Shufu Job Soken, 74,2 % affirment que le fait d’élever un enfant au Japon est devenu trop cher et que cela affecte la croissance démographique du pays, selon une information publiée le 25 mai par le quotidien local The Mainichi.

L’enquête, menée du 15 au 22 mars, constate aussi que pour 64,3 % des répondantes, « le poids de l’éducation des enfants repose sur les femmes de manière disproportionnée », et que c’est une autre question importante liée à la situation actuelle. D’autres raisons majeures citées par l’étude concernent la diminution du nombre de mariages (57,8 % des réponses) et le manque d’emplois compatibles avec l’éducation des enfants (60,3 %).

L’an dernier, le Japon a enregistré moins de 800 000 naissances, soit le chiffre le plus faible depuis le début des statistiques dans le pays, qui compte aujourd’hui environ 125 millions d’habitants. L’Institut national pour la recherche démographique et la sécurité sociale (IPSS), basé à Tokyo, a estimé récemment que la population du Japon risque de passer en dessous de la barre des 100 millions d’habitants en 2056. D’ici 2070, la population risque de diminuer de près de 30 % par rapport à aujourd’hui, et d’atteindre environ 87 millions d’habitants.

Réduire l’anxiété des futurs parents en créant de meilleures opportunités d’emploi

Face à ces perspectives, afin de tenter de renverser la tendance, le gouvernement japonais a lancé, sous le Premier ministre actuel Fumio Kishida, des initiatives sans-précédent afin de relancer les naissances au Japon. Ainsi, en mars, les autorités ont annoncé qu’une indemnité forfaitaire liée à l’éducation des enfants sera augmentée de 420 000 à 500 000 yuans (de 55 200 à 65 700 euros environ).

Keitaro Kawakami, un conseiller de l’institut IPSS, signale également la nécessité de réduire l’anxiété des futurs parents en créant de meilleures opportunités d’emploi. « Nous devons créer une société au sein de laquelle les gens qui veulent avoir des enfants peuvent faire des choix selon leurs souhaits sans inquiétude, par exemple en augmentant le nombre de postes compatibles avec le fait d’élever des enfants », remarque-t-il.

Toutefois, les écarts de salaires entre hommes et femmes persistent au Japon, les femmes touchant en moyenne des salaires 22 % moins élevés pour des rôles comparables (comme environ 11 % des pays de l’OCDE). L’enquête de l’institut Shufu Job Soken a également ajouté une question afin d’étudier le lien entre le nombre de naissances et le statut d’emploi des femmes. Ainsi, près de 52,9 % des répondantes n’ont pas vu de corrélation évidente entre les deux, tandis que 26,2 % ont affirmé que « le fait qu’une femme travaille ou non n’a aucun lien avec le nombre de naissances ». Certaines réponses ont également mentionné d’autres causes comme le manque de garderies.

(Avec Ucanews)


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