Eglises d'Asie

La crise sanitaire continue d’affecter la sécurité alimentaire des plus démunis dans 14 États indiens

Publié le 26/02/2022




Le 23 février à New Delhi, Right to Food Campaign India a publié les résultats d’une nouvelle étude sur l’insécurité alimentaire, menée auprès de 6 697 foyers défavorisés dans 14 États indiens entre décembre 2021 et janvier 2022. Près de 80 % des répondants signalent diverses formes d’insécurité alimentaire, et 31 % évoquent des revenus inférieurs à la période prépandémie. « Nous espérons que les autorités prennent connaissance de ce rapport et mettent en œuvre de véritables programmes contre l’insécurité alimentaire », confie Anjali Bhardwaj, membre de Right to Food India.

En mai 2020, le groupe Gospel for Asia (GFA) distribue des légumes dans l’État de l’Andhra Pradesh, en Inde durant le premier confinement.

Les conséquences de la crise sanitaire continuent d’aggraver l’insécurité alimentaire parmi les populations les plus défavorisées de l’Inde, selon l’étude Hunger Watch Survey-II menée par le réseau humanitaire Right to Food Campaign India et publiée le 23 février à New Delhi. Près de 6 697 foyers démunis vivant dans 14 États indiens ont pris part à l’étude, entre décembre et janvier dernier. Près de 80 % des répondants ont signalé diverses formes d’insécurité alimentaire, tandis qu’au moins 25 % ont évoqué des formes graves d’insécurité alimentaire, survenues dans les six mois après la seconde vague de coronavirus qui a frappé le pays.

Selon l’étude, au cours du mois précédant l’enquête, plus de 60 % des répondants ne parvenaient pas à acheter de la nourriture saine et nutritive et ne pouvaient se permettre que certains types d’aliments. Un tiers ont répondu qu’eux-mêmes ou un membre de leur famille se couchaient parfois le ventre vide. Au moins 66 % ont signalé une chute des revenus par rapport à la période prépandémie. Globalement, 40 % des foyers ayant des membres actifs et 31 % de l’ensemble des répondants à l’étude ont affirmé que leurs revenus actuels sont plus de deux fois plus faibles que les niveaux précédant la crise sanitaire.

« Les autorités locales et le gouvernement central sont dans le déni »

Par ailleurs, l’étude parle de près de 45 % de foyers endettés parmi les répondants. Au moins 21 % d’entre eux parlent d’une dette totale de plus de 50 000 roupies (environ 660 dollars US). Les revenus totaux mensuels de près de 70 % foyers avec des membres actifs étaient de moins de 7 000 roupies (90 dollars). L’enquête publiée le 23 février a été réalisée quelques mois après le confinement de 2020 en Inde. L’objectif était de contrôler la situation de l’insécurité alimentaire parmi les communautés les plus vulnérables via des enquêtes individuelles, suivies d’actions locales.

« Le problème, c’est que les autorités locales et le gouvernement central sont tous deux dans le déni. Ils refusent de reconnaître que le problème de l’insécurité alimentaire existe dans le pays », regrette Anjali Bhardwaj, membre de la campagne nationale Right to Food à l’origine de l’étude. Aujourd’hui, ajoute-t-elle, « nous espérons que les autorités prennent connaissance de ce rapport et qu’elles mettent en œuvre de véritables programmes afin de lutter sérieusement contre l’insécurité alimentaire ».

(Avec Asianews)